Les hommes ont-ils plus de « besoins sexuels » que les femmes ?

Magazine Hommes & Femmes  
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On entend souvent dire que les hommes ressentent plus souvent l'envie de faire l'amour que les femmes. Comme si nos chers et tendres étaient naturellement lubriques, et nous, accros aux pétales de roses et aux sentiments… Qu'en est-il vraiment ?

Convaincus d'une différence dans les besoins sexuels entre femmes et hommes

Si l'on en croit la grande enquête nationale « Contexte de la sexualité en France » (CSF 2006) : 73 % des femmes et 59 % des hommes adhèrent à l'idée selon laquelle « par nature, les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes ». Cette croyance l'emporte dans toutes les générations, y compris chez les plus jeunes, dans la tranche des 18-24 ans, surtout chez les femmes. Dans chaque génération, hommes et femmes les plus diplômés adhèrent moins à cette vision différentialiste et sexiste.

Les conséquences de cette “conception du monde”

Les femmes estimant qu'elles ont des besoins sexuels plus modérés vont habituellement moins souvent « voir ailleurs » et prennent moins souvent le risque de concevoir hors mariage. Selon les psychologues évolutionnistes (aux théories souvent controversées), les femmes se contentent d'accepter la « protection du mâle », tandis qu'eux, les mâles, vont chercher à répandre au maximum leurs gênes avec le plus grand nombre de partenaires.

Que penser de tout ça ?

Il y a fort à parier que la culture, l'éducation, l'histoire personnelle et le petit bagage génétique, interviennent sur le fait d'être porté ou pas sur le sexe. Dans le même ordre d'idées reçues, on dit souvent que les hommes ne pensent qu'au sexe et les femmes à l'amour.

Vrai ou faux ?

Il n'existe aucune loi psychologique gravée dans le marbre ! Les hommes avec un grand H, entreprenants, hypersexualisés, actifs voire dominateurs, et les femmes passives, à l'écoute, tendres, accueillantes et bienveillantes, si tout cela était aussi évident, ça se saurait. On peut toutefois dégager un « style » masculin ou féminin, qui tient avant tout à l'usage de la parole. Les femmes sont davantage dans l'affectif et l'échange d'émotions, les hommes dans l'action et l'échange d'informations. Pour ces derniers, ce qui est souvent en jeu, explique l'andrologue et psycho­somaticien Sylvain Mimoun dans « Sexe et sentiments » (éd. Albin Michel), « c'est l'obsession d'être à la hauteur, capables, réellement virils. Ils sont dans l'évaluation permanente, consciente ou inconsciente, sexuelle ou pas. Et cela tient à cette matérialité capitale, à une évidence naturelle : ils ont un sexe externe, visible, éloquent, un sexe qui résume leurs émotions, bien intégré dans leur schéma corporel et mental. Ça va, ils bandent, ça ne va pas, ils débandent. Ils sont à nu. Les femmes qui ont un sexe caché, intime, mystérieux, sont bien loin de ce type de raisonnement. »

Pour les hommes, le sexe est un moyen idéal de se retrouver sur l'oreiller. Qu'ils soient inquiets, agressifs, stressés ou bien heureux, l'amour leur permet de décompresser, de se retrouver, de se recharger, de se montrer viril et de montrer concrètement leurs sentiments. Les femmes, elles, ont souvent besoin du meilleur des mondes pour s'abandonner, estime le médecin. Pour faire l'amour, elles ont d'abord besoin d'aimer ou plus exactement de créer une connivence et une complicité.

Et les sentiments dans tout ça ?

49 % des hommes sont d'accord avec l'idée qu'on peut avoir des rapports sexuels avec quelqu'un sans l'aimer, contre 26 % des femmes, dixit l'enquête CSF 2006.