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Des camerounais conçoivent des applications de communication mobile

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La cérémonie de lancement des applications mobiles au Cameroun par MGSOFT, couplée au lancement de la boutique d’applications mobile en ligne (communément appelées apps) a eu lieu le 19 mars 2014 à Yaoundé.

Grâce à l’action menée par cet opérateur,  le Cameroun dispose désormais des applications mobiles conçues localement et pour les besoins locaux. La cérémonie a été également de l’ouverture du « MBOA Store », première boutique en ligne d’offre d’applications mobiles.


En présidant la cérémonie, M. Kaptue Pierre, Inspecteur Général chargé des questions techniques au Ministère des Postes et Télécommunications, a tout d’abord tenu à remercier Monsieur GOLOGOSSOGO  Alexandre, Président du Conseil d’Administration de MGSOFT, pour l’originalité de leur projet et le fait qu’ils constituent des pionniers dans le domaine de développement d’applications mobiles adaptées aux besoins locaux. Car pour M. Kaptue Pierre, « Le développement des services en ligne est un axe stratégique majeur dans la politique sectorielle des télécommunications et TIC », reprenant ainsi le président de la République qui indiquait : « tant que notre économie ne disposera pas de la maitrise de la science et de la technologie elle sera condamnée à piétiner et à ne jamais connaitre un véritable décollage (…) la vulgarisation de la technologie appliquée à notre milieu sera garant de notre développement. ».Avant de déclarer que le gouvernement camerounais entend  célébrer l’ingéniosité et l’innovation de nos concitoyens dans le domaine des TIC ainsi que la vulgarisation de celles-ci.

Cet entendement, dans le septennat des grandes réalisations, se manifeste par l’émergence d’entreprises jeunes, dynamiques et innovantes, dans le secteur des TIC aux potentialités immenses.

L’on apprendra de la bouche de M. Kaptue Pierre que les premières applications mobiles « Made in Cameroon », éditées par MGSOFT seront distribuées gratuitement aux entreprises, grandes écoles et à l’ensemble des ministères au cours d’une campagne baptisée« MY MBOA APPS ».

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Théophile Abéga Moussa, Directeur Général et fondateur de MGSOFT Limited : « Les startups camerounaises pourraient générer un chiffre d'affaires de 10 milliards ».

Quel est ou quels sont les créateurs de MG Soft?

MGSOFT est une idée originale de Théophile ABEGA MOUSSA, Camerounais résident américain depuis 12 ans (actuel Directeur Général) qui, lors d’une rencontre à Washington DC en septembre 2012, avec Alexandre Gologossogo, le co-fondateur, lui a proposé de monter au Cameroun, une start-up exclusivement dédiée au développement des applications mobiles avec des contenus africains.

Pouvez-vous nous présenter MGSoft ?

MGSoft est développeur d’applications mobiles sous Androïd et sous IOS. Ayant constaté que bon nombre de terminaux intelligents importés en Afrique ne contiennent presque pas des applications mobiles locales et du fait que les principaux marchés mondiaux des applications mobiles que sont App-store et Play-store ne regorgent même pas de 5% des applications mobiles africaines, les co-fondateurs de MGSoft ont axé l’activité principale de la start-up à la conception, le développement et l’édition des applications mobiles 100% camerounaise. A ce jour MGSoft vient de mettre sur le marché 20 applications mobiles. C’est un lancement et comme une fusée qui quitte sa rampe nous attendons voir la réaction du public. MGSoft produit des applications mobiles pour couvrir les besoins informationnels ou communicationnels de l’État ou des entreprises. MGSoft produit aussi des applications mobiles pour divertir ou éduquer les masses. Nous sommes implantés au Cameroun mais nos produits visent tout africain et au-delà de l’Afrique nos applications mobiles visent le marché mondial, à l’exemple de l’application mobile Djaba’a-ma, qui est cette application mobile de vente de la destination touristique camerounaise.

En plus de mettre des contenus locaux dans les Smartphones et les tablettes des africains, MGSoft donne des noms locaux à ses applications, question de véhiculer la culture africaine et de contribuer à la constitution de la civilisation numérique universelle.

Last but not least, à la faveur du lancement des activités de MGSoft le 19 mars 2014 à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, MGSoft a dévoilé au public, venu nombreux découvrir des applications mobiles développées par des camerounais, un marché des applications mobiles. Il s’agit de la toute première plateforme africaine de distribution et de vente des applications mobiles africaines. C’est une innovation et c’est une avancée majeure pour le continent africain. Désormais les applications mobiles développées par des africains auront une meilleure visibilité que sur App-store ou Play-store. Le Mboa-Store, puisqu’il s’agit de lui, permettra à tous les développeurs africains de distribuer ou de vendre leurs applications mobiles à leurs congénères en utilisant des moyens de paiement tels que du mobile money, des cartes de crédit virtuel (MBOA-cards), des cartes visas ou masters cards ou AFROPAY qui est une solution de paiement similaire à paypal.

En cette année 2014 MGSoft compte développer plus d’une trentaine d’applications mobiles pour satisfaire le besoin de plus en plus pressant des mobinautes camerounais et africains.

Vous venez donc de lancer une vingtaine d’applications mobiles sur le marché camerounais. Pouvez-vous nous en dire plus?

Vingt applications mobiles dont la conception et le développement se sont faits sur le volet. C’est-à-dire que nous avons pris sur nous-même de développer des applications mobiles (sans étude de marché) et de les proposer au public pour ensuite jauger de leur accueil. Après le lancement du 19 mars 2014 à Yaoundé, nous avons constaté le meilleur accueil possible qu’on puisse réserver à une nouveauté et un engouement à s’en approprier.  Vingt applications mobiles pour meubler la toute première boutique africaine des applications mobiles, le Mboa-Store.  Il s’agit des applications mobiles religieuses (le Catholique ou encore le Musulman) dans lesquelles on peut retrouver respectivement la Bible, les prières catholiques, les neuvaines, comment réciter le chemin de croix etc. ou le Coran et les hadices.

Il s’agit de l’application mobile « Pharmacy nnam » qui permet de localiser par système de GPS les pharmacies qui se trouvent dans votre proximité et de vous proposer la liste des médicaments vendus en pharmacie ainsi que leur prix.

Il s’agit de trois applications sur le tourisme camerounais (Djaba’a-ma) qui ressortent un répertoire des sites touristiques et des parcs nationaux avec photos et indications diverses, la possibilité de retrouver les hôtels et de faire des réservations à partir de votre Smartphone ou votre tablette, les lieux de loisirs, les restaurants, les agences de voyages etc.

Il s’agit de quatre applications mobiles de jeu (Mboa culture, mboa histoire),  à l’exemple de « Question pour un champion » mais exclusivement sur la culture, l’histoire et la géographie du Cameroun.

Il s’agit de l’application mobile « Camer-justice » qui contient le code pénal camerounais ainsi que le code de procédure pénale, la liste des avocats agrées au barreau du Cameroun ou encore la carte judiciaire du Cameroun.

Il s’agit d’une application mobile sur la Constitution du Cameroun pour aider à renforcer le sentiment de citoyenneté des populations en vue de participer à un développement durable de notre pays.

Il s’agit d’une application sur les recettes de cuisine camerounaise, une autre sur la beauté de la femme (comment entretenir la peau, le visage ou les cheveux).

Enfin, MGSoft a aussi développé deux applications pour l’État camerounais : « Catastropha » destinée à la gestion des catastrophes naturelles et « Procédures douanières » pour les procédures d’import/export dans les différents ports et aéroports du Cameroun.

C’est vous dire que, quel que soit l’organisation ou le besoin, MGSoft est capable de développer une application mobile qui viendrait rendre efficace les taches de gestion, d’information, de communication ou de divertissement.

De quelle manière ces applications peuvent-elles être utiles pour vos usagers camerounais?

Pas seulement l’usager camerounais mais africain et mondial. Elles viennent améliorer les conditions de vie des populations. Ne vous cassez plus la tête pour savoir quand un Ministre reçoit en audience, ni pour savoir là où se trouve tel ou tel ministère (si vous n'êtes pas de Yaoundé), L'application mobile '’Annuaire Institutionnel" vous donne une variété d'informations y compris sur l'aménagement du ministère, l’annuaire téléphonique des directions etc. Cette application mobile est disponible par souscription mensuelle car les informations changent permanent. 100 frs/mois l'abonnement.

Pharmacies de garde? C’est un casse-tête à minuit? Il y a des risques à sortir pour fouiller laquelle est de garde? Voici chers amis, la révolution de l'application mobile. "Pharmacy nnam" contient même la liste des médicaments vendus en pharmacie et leurs prix pour vous aider à être efficace. Sur abonnement exclusivement 100 frs par mois.

Le Cameroun est un beau pays d’Afrique. Les gorges de koala n'existent nul par ailleurs, le Mt Cameroun est unique au monde. Nous voulons aider à vendre ces destinations touristiques. Avec l'application mobile Djaba'a-ma (qui est gratuite en plus) MGSOFT va vendre le Cameroun aux coins les plus reculés du monde sans se déplacer. L’américain, le chinois ou l’européen n’aura plus à farfouiller l’information sur le tourisme au Cameroun, Eux qui connaissent très bien l’importance des applications mobiles, ils peuvent la télécharger à partir de notre Mboa-store en vue d’un voyage de plaisance au Cameroun. D’ailleurs Miss Tourisme 2013 est l'ambassadrice de bonne volonté de cette application.

En 2014 l’usager camerounais pourra lire la presse dans son Smartphone, il pourra savoir quels coins de la ville vont chauffer le week-end, il pourra consulter la carte menu d’un restaurant de la ville avant de s’y rendre, le commerçant saura exactement quel régime d’imposition lui incombe, le montant et la localisation des CDI de sa localité. Il y a beaucoup d’autres applications mobiles que nous allons développer pour le Cameroun et les pays de la CEMAC.

Quels jugements portez-vous sur l’environnement des nouvelles technologies et l’information au Cameroun?

Par rapport au Cameroun de 2004 il y a des avancées. Il y a une informatisation certaine dans les administrations publiques, les entreprises suivent tant bien que mal l’évolution technologique, le public s’arrime progressivement aux Smartphones et aux tablettes. Par exemple, en 2011 le Cameroun comptait à peu près 300.000 détenteurs de Smartphones, aujourd’hui en 2014 on estime à près de 4 millions le nombre d’utilisateurs. Il se pose un problème majeur. Le débit de l’INTERNET et son cout d’accès. Un accès à haut débit (environ 1G) coute près d’1.5 million francs CFA dans un pays où le SMIG est de 29.500 frs. Les services d’accès Internet (256 ko) commercialisés par les compagnies de téléphonie mobile ou les Fournisseurs d'Accès Internet autour de 15.000 frs ($28) alors que le 4G vaut $15 (6000frs CFA) aux États-Unis. L’État doit donc accroitre la capacité de l’infrastructure numérique et mettre l’accent sur la fourniture du haut débit sous forme de Wi-Fi pourquoi pas? Des solutions efficaces existent, il suffit de prospecter. Je dirai même plus. L’État camerounais devrait se dessaisir du monopole en matière de la fourniture de l’Internet et la privatiser pour se concentrer uniquement sur la protection du cyberespace et la régulation des activités. En l’état actuel des choses, le Cameroun n’est pas prêt de devenir une société de l’information, un pays où on peut trouver des services technologiques innovants. Or les sociétés de services contribuent pour plus de 25% du PIB des pays du BRICS. Le gouvernement, notamment le ministère des PME ne dispose d’aucune politique efficace pour la création et l’encadrement de start-up innovantes pouvant amener à la mise en place d’une silicone Valley au Cameroun. Le ministère en charge du développement technologique et celui en charge de l’économie se disputent la mise en place des technopoles. Et pour finir, les investisseurs camerounais et les banques locales ne s’intéressent pas aux start-up comme MGSoft, pourtant celles-ci sont capables de générer un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards par an, au moins.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face dans votre domaine d’activité?

Il y a d’abord ce qu’on appelle ici « les camerouniaiseries » c’est à dire l’inertie, la corruption, la jalousie, la lenteur dans le traitement des dossiers et le népotisme au niveau de l’état. Couplé à ces « camerouniaiseries  » le tribalisme qui est le principal frein du développement et le manque de vision. Par exemple, pour le lancement des activités de MGSoft et l’ouverture de la première boutique africaine des applications mobiles, aucun membre du gouvernement n’a fait le déplacement. Le ministère des postes et télécommunications, parrain de l’évènement était représenté par son Inspecteur Général Chargé des Services techniques. Si nous étions au Gabon, au Sénégal ou au Kenya, c’est au moins le Ministre en charge des TIC qui viendrait lui-même découvrir les innovations, voir le Premier Ministre. On a vu le Président  Uhuru Kenyatta ou le Président Paul Kagame se déplacer à l’occasion des innovations technologiques dans leurs pays respectifs. Par ailleurs, l’État gabonais a accordé un prix de 100 millions de FCFA au meilleur innovateur en 2013 alors que MGSoft recevait 300 mille francs pour le même prix au Cameroun.

Il y a ensuite le niveau de culture générale des Camerounais. En 2014 au Cameroun, on a encore du mal à expliquer la différence entre un Smartphone et un téléphone ou encore la différence entre une tablette et un ordinateur. Parler des applications mobiles revient à disserter sur la physique quantique. Et pourtant il s’agit de ce qu’on appelle en anglais « everyday devices ». Il faut une éducation de masse sur les technologies de manière générale, il faut qu’on diminue un peu sur la communication politique pour accroitre la part de communication économique et technologique.

Il y a enfin l’accès aux ressources humaines et l’accès aux financements. A ce jour MGSoft fonctionne sur fonds propres : près de $ 85.000 ont été investis entre la création, l’achat du matériel et des logiciels de développement, la formation du personnel ou encore quelques actions commerciales.

Avez-vous des partenaires notamment financiers et institutionnels qui vous accompagnent?

Aucun!

Quelles sont les ambitions de MG Soft dans les années à venir?

Être leader du marché au Cameroun, ouvrir des succursales pour couvrir les marchés des pays de la CEMAC  et de la CEDEAO dans un premier temps.

afrotechmag.com

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