A l'Université de Yaoundé II, les étudiantes se font sucer un sein à 100 Fcfa

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L'université de Yaoundé II, (voir photo 1 et 2), est située est située dans le département de la Mefou-et-Afamba. Plus précisément dans la ville universitaire de Soa, à 17 kms de Yaoundé. À partir du lieu-dit poste centrale. Cette localité estimée de près de 100 000 âmes, est une ville estudiantine, née au lendemain de la réforme universitaire intervenue au Cameroun en 1993.

Elle est peuplée majoritairement d'étudiants, qui vivent dans les dizaines de mini-cités, construites, la plus part, par les pontes du régime. A titre d'exemple: Tulipe, cité la Réussite, Princess Hope, cité universitaire Délice, Béatitudes, Beverly Hill pour ne citer que ces quelques exemples. Le visiteur remarque la forte présence des bars, restaurants et cybers café, toujours pris d'assaut par les étudiants.


Sodome et Gomorrhe

Comme chaque ville camerounaise, la ville universitaire de Soa, a son « Sodome et Gomorrhe ». Là-bas, sexe, alcool et drogue font bon ménage. Nous empruntons une mototaxi pour nous y conduire. Destination, «fin goudron» (Voir photo 3 et 4).
Dans le bar où nous prenons place, le barman nous rassure qu'ici, quel que soit le jour, les étudiantes viennent à la pêche. Une vingtaine de jeunes hommes, boivent chacun une bière, en discutant. Après plus d'une heure d'attente, la nuit tombe. Les clients commencent à arriver. Quelques filles, font leur entrée. Cigarette à la main. Tenues légères, elles ont le sourire flatteur, le regard aguicheur et insistant. Elles sont vêtues de robes et de jeans moulants. Pour être efficaces, nous nous faisons discrets. Pas d'appareil photo.

Deux d'entre elles prennent place en face de nous. Les échanges de regard et les signes de mon accompagnateur les persuadent de nous retrouver. Nous apprenons qu'elles s'appellent Sarah et Jennifer. Respectivement, 23 et 21 ans, étudiantes en Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université de Soa, dans la journée et prostituées le soir. Après nos échanges, nous constatons que derrière leur jeunesse et leurs visages innocents, se cache un lourd passif de prostitué.

Il est déjà 22 heures. L'alcool coule, et les filles se déhanchent de plus en plus, sur la piste de danse. En face, une scène attire notre attention. Un homme et une jeune dame discutent. Après quelques instants, l'homme se lève. Il est suivi de la femme. Ils reviennent une vingtaine de minutes plus tard. Mon accompagnateur m'explique que l'homme est allé «se soulager». Ici, dit-il «il y en a pour toutes les bourses. Avec 100 Fcfa, tu suces un sein. Entre 300 et 500 Fcfa tu tires un léger ».

Sur notre table Sarah a accepté, contre deux bières et quelques morceaux de poulets braisés, de nous raconter sa vie « je suis devenue prostituée ici à l'Université. Mon géniteur qui s'occupait de ma scolarité, est décédé quelques mois après mon entrée en fac. Mon souhait c'est de trouver un bon gars et d'arrêter ça » explique-t-elle.
Et, de poursuivre « pour payer mes études, ma chambre, et me nourrir il a fallu que je fasse la prostitution. Mon petit copain, étudiant comme moi, n'avait pas de moyens. Je viens ici presque tous les soirs. Pas besoin d'aller à l'auberge. J'ai une chambre pour ça. Beaucoup de filles font comme moi. Quand tu n'as pas la chance d'avoir un sponsor, [homme d'âge avancé qui a un penchant pour les jeunes filles Ndlr] tu n'as pas un autre choix. La vie est dure à l'université. Même certains profs viennent ici » conclut Sarah. Il est presque minuit, lorsque nous quittons le bar, convaincus qu'une autre profession existe au Cameroun : Etudiante-prostituée.

Armand Ougock