Une affaire de sorcellerie secoue la ville de Maroua

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Une vieille dame est accusée d’avoir arraché le cœur de plusieurs filles. 

Dans la matinée du 22 février dernier, les populations du quartier Harde, ont investi les locaux du commissariat de la sécurité publique de Maroua 1er. Elles venaient y extraire la nommée Didi, une vielle dame accusée de pratique de sorcellerie. Les populations en furie, sorties massivement, la tiennent pour responsable de pratique de sorcellerie sur une dizaine de jeunes filles dont l'âge varie entre 18 et 28 ans. 

Celles-ci pointent du doigt la sexagénaire qu'elles accusent d'avoir arraché leurs sœurs. Elles crient, sautillent en prononçant le nom de la présumée sorcière. «Ce qui se passe est mystique. Les enfants qui tombent réclament leurs cœurs à la sorcière qui les a arrachés mystiquement. Quand vous regardez leurs agissements, vous comprenez facilement, qu'elles ne sont plus conscientes de ce qu'elles font. C'est désormais la puissance mystique qui les habite. Parmi les victimes, il y a deux filles qui se sont jetées d'un étage. Les personnes normales ne peuvent pas faire de telle chose», explique Ahmadou, frère d'une des victimes. 

Cette affaire a donné du fil à retordre au commissaire du 1er arrondissement de Maroua, appuyé aux éléments des Esir, au chef de la division régionale de la PJ et au procureur de la République près les tribunaux de grande instance de Maroua venus sur les lieux pour constater les faits et calmer la foule. 

La présumée coupable n'a eu la vie sauve que grâce à la détermination des éléments de la police. Il leur a fallu beaucoup de tact pour extraire la nommée Didi du commissariat. Toutefois, malgré le cordon de sécurité, les populations ont lancé des pierres et autres objets sur le véhicule de police qui la transportait vers une destination inconnue. 

Pour le moment, Didi, commerçante au quartier Harde-Domayo, est gardée en lieu sûr selon les forces de l'ordre. Mais les populations ont promis de se faire justice si jamais elle recouvrait la liberté. Pour le sous-préfet de l'arrondissement de Maroua 1 er, Pascal Zoua, ce qui se passe est assimilable au phénomène des transes. «Ces femmes victimes de pratique de sorcellerie crient. Elles veulent fuir pour disent-elles aller chercher leurs cœurs. Elles cherchent à mordre les gens. C'est ainsi qu'elles ont mordu le commissaire et d'autres personnes. On ne sait pas exactement ce qui se passe. Mais ce qu'elles manifestent ressemble beaucoup plus aux transes». S'agit-il vraiment d'un phénomène de transe ou de pratique de sorcellerie? En tout cas, seule l'enquête ouverte pourra y apporter une réponse.