Scandale: Claude Abena expulse le cadavre de sa sœur

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Même après qu'elle soit morte, l'Inspecteur n°1 du Ministère des Forêts n'a pas pardonné à sa sœur aînée. Ce, malgré les démarches entreprises par l'élite Mvele, celui-ci est resté catégorique sur sa position. Celle de refuser que les restes de Catherine Abena reposent pour l'éternité aux côtés de ceux de ses parents dans son village natal à Ehan-Mfoumenseleg par Awaè.

Depuis l'officialisation du programme des obsèques de la désormais feue Catherine Abena, ex-secrétaire d'Etat au Ministère des Enseignements secondaires, et la décision de l'inhumer au cimetière de Mvolyé à Yaoundé, les langues et l'opinion publique n'ont pas eu de cesse d'épiloguer sur une telle décision. De ce fait, des allégations et des commentaires des plus tonitruants circulent dans la cité capitale. Chacun arguant détenir les mobiles d'une telle décision. Une certaine presse instrumentalisée a d'ailleurs cru voir en cela, une manière de respecter les dernières volontés de la défunte; pourtant et à bien y regarder, les motivations d'un acte aussi intrépide et odieux résident ailleurs. Très loin de ce que l'on a voulu faire croire aux camerounais. A la vérité, c'est que le nouvel «homme fort» de la famille Abena, a dit non à la possibilité d'un enterrement au village. Tel dans un fratricide obstiné dont la communauté Béti, garde jalousement le secret, il n'est pas difficile de comprendre que même après sa mort, Catherine Abena continue de faire peur à son frère Claude Abena. Sa décision de l'éloigner au plus loin de ses ancêtres pense-t-il, pourra empêcher que la défunte n'aille rentre compte à ses parents qui l'ont précédé. 


L'Abenagate 

Si le feu couvait tranquillement sous la cendre entre le frère et la sœur, ce n'est que le décès de leur père qui a permis d'étaler au grand jour et aux yeux de tous, la haine et la rivalité qui dévoraient ces deux frères. De querelles en bagarres, il a fallu l'intervention des forces de l'ordre pour que leur administrateur civil de père retourne sur terre comme le veulent les Saintes Écritures. D'ailleurs Claude Abena le nouveau riche a même, ce jour-là été répudié par sa famille qui jusque-là ne comprenait pas les raisons d'un aussi grand acharnement sur la personne de sa sœur. Il se dit que c'est depuis ce jour qu'il a juré de quitter le village, de «montrer à sa sœur» de quel bois il se chauffe. La tactique mise sur pied par le fils déchu, à ta manière de Satan et des anges du mal, consistait à inonder les médias d'argent pour «salir» sa sœur. Une sale besogne à laquelle certains ont souscrit à cœur joie. Des marabouts et autres charlatans avaient également été anis à contribution. Puisque quelques temps seulement après le scandale, Claude Abena avait été perçu chez un marabout, dans les forêts de Nanga-Eboko traversant la Sanaga sur une pirogue. Ce dernier, ravi par les billets de banque lui avait alors promis d'en découdre avec sa rivale de sœur grâce aux fétiches qu'il lui avait remis. Dès son retour, il avait alors entrepris un simulacre de paix avec sa grande sœur comme l'enfant prodigue dont parle la bible. Ce semblant d'accalmie visait justement à embrasser l'ennemie pour mieux l'étouffer. Dans son village, il se raconte qu'une nuit, Claude Abena avait débarqué avec une douzaine de marabouts pour faire des incantations et planter des fétiches dans la concession familiale. Ces derniers avaient pour rôle de décimer ses frères et tous leurs enfants afin qu'il reste l'unique propriétaire des lieux. Voyant ses manigances échouer, Claude Abena est revenu à la charge pendant qu'il était encore le tout puissant Directeur des Forêts avec des chinois pour leur vendre du terrain. Sans l'assentiment de tous les autres cohéritiers. Il s'était cette fois-là heurté à son frère aîné Monsieur Etoa Abena, un homme effacé et désintéressé. 

Alors même que Catherine Abena venait de rendre l'âme et que la nouvelle commençait à circuler grâce au téléphone arabe, Claude Abena organisait le même jour dans son domicile une fête doublée d'une messe d'action de grâce pour remercier le Seigneur. Beaucoup n'ont pas compris cette liesse de sa part. D'autres eux tentent d'expliquer qu'à travers son action de grâce, il remerciait Dieu d'avoir exhaussé son veau le plus cher de ces dernières années. Celui de faire disparaître à jamais sa sœur Catherine Abena. 


Les mobiles 

Tout part des rivalités inter-familiales. Selon les explications d'une source proche de Claude Abena, ce dernier n'a pas pu digérer que sa sœur soit portée au prestigieux poste de secrétaire d'Etat du Ministère des Enseignements secondaires en ses lieux et places. La¬dite source estime qu'en prélude à ce remaniement ministériel qui avait consacré sa sœur, Claude Abena avait entrepris d'activer les réseaux pour faire partie de l'équipe gouvernementale. Il se dit qu'il avait pour ce faire déboursé une somme de deux cent millions de FCFA. Cet argent avait paisiblement échangé de mains avec la pro¬messe de ne pas l'oublier le moment venu. Dans des élucubrations insidieuses, la même source confirme qu'en réalité, Catherine Abena s'appelait simplement Eyenga Catherine. Le nom d'Abena lui serait venu d'un mariage civil contracté avec son frère Claude pour des questions de positionnement et de visibilité sur la scène politique du département de la Mefou Afamba et chez les Mvele en particulier. Puisque le père Abena était un grand homme dans la localité d'où cet élan. Cet informateur va plus loin en disant que la défunte n'était pas en réalité la fille de son père, mais simplement un enfant légitimé par celui-ci. Cette haine viscérale dit-on proviendrait de ce que pendant que lui, Claude se voyait déjà Ministre et qu'il n'avait de cesse de le dire à qui voulait l'entendre, sa sœur avait eu vent de cela et grâce aux réseaux, le prénom de Claude aurait été simplement modifié et changé en Catherine. Une trahison et traîtrise que son frère aura jugées impardonnables même après la mort. Mêmes les assises et autres arrangements effectués en cet été n'avaient pas pu apaiser la tension et adoucir les cœurs au sein de cette famille. En outre ici, il se dit que Claude et Catherine ne se serraient plus la main et que la présence de l'un à une cérémonie familiale excluait immédiatement celle de l'autre. 

Ouvrant des fronts de tension à l'intérieur de la famille et en la divisant en deux. Chaque faction ayant à sa tête l'un des Abena aux initiales identiques. 

Après le décès de l'ex-Ministre, les réunions organisées par la famille dans l'un de ses domiciles au quartier Essos à Yaoundé n'ont pas abouti au consensus ni à la concession du frère ennemi malgré la médiation de quelques figures de prou de la communauté Mvele. Même l'intercession des chefs de l'ethnie n'a rien changé sur la donne. C'est que dans un ton catégorique, Claude Abena aura dit non à la perspective de l'organisation des obsèques dans leur village, ni plus à l'enterrement de la hache de guerre. Une inflexibilité inquiétante qui a conduit à s'interroger sur, le respect de la mémoire des morts dans notre pays. C'est pourquoi, non sans peine, le reste des affidés de la défunte n'avait pas d'autre choix que de jeter le dévolu en dernier rempart au cimetière de Mvolyé. D'où devra reposer, sauf changement de dernière minute, pour toujours ce corps désavoué par une partie de lui: son propre frère. Une attitude que dénonce vertement toute la communauté Mvele indignée par ce geste qui continue de faire parler. Pour sa part, loin de l'organisation des obsèques de sa sœur, Claude Abena, la tête ailleurs écume les diseurs de bonnes aventures dans le but d'entrer dans le prochain gouvernement, les patriarches ont pour cela promis de tout faire pour qu'il n'en soit rien de cela. On parle même déjà de l'excommunier de la tribu. En attendant, c'est l'âme de Catherine Abena qui demeure dans la tourmente. Elle qui a toujours souhaité être enterrée aux côtés de son père et de sa mère.