Et si votre compagnon vous faisait vivre des nuits coquines à son insu ? Impossible selon vous ? Pas s’il est atteint de sexsomnie, une forme toute particulière de somnambulisme, qu’un article du Figaro Madame met en lumière.
Mêler somnambulisme et activité sexuelle : telle est l’équation surprenante qui touche les personnes atteintes de sexsomnie. Ces dernières peuvent ainsi faire l’amour alors qu’elles dorment et n’en conservent aucun souvenir à leur réveil. Véritable bénédiction pour leur partenaire ou malédiction pour ceux qui en souffrent ? Dans un article du Figaro Madame, le Dr Christophe Petiau, neurologue au Centre de sommeil de la clinique Sainte-Barbe (Strasbourg), revient sur le cas d’un de ses patients. « Quand (sa compagne) lui a raconté qu’il se réveillait régulièrement la nuit pour lui faire passionnément l’amour, mon patient est tombé des nues », raconte-t-il. « J’ai tenté de le rassurer en mettant un nom sur cette parasomnie encore mal connue : la sexsomnie. » Selon une étude menée par des chercheurs américains de l'APSS (Associated Professional Sleep Societies) à San Antonio (Texas), cette forme très particulière de somnanbulisme est plus répandue qu’on ne le croit : près de 8% de la population serait touchée.
Plus d'hommes que de femmes sexsomniaques
Sharon Chung, chercheuse au Laboratoire de recherche sur le sommeil de l'University Health Network à Toronto (Canada), corrobore ces chiffres, après avoir mené une étude au sein de cliniques du sommeil. « Si notre découverte de 8% de personnes souffrant de sexsomnie semble un chiffre très élevé, il faut souligner que nous avons seulement étudié des patients venus dans uneclinique du sommeil. Nous nous attendons à ce que les chiffres soient bien plus bas dans la population globale », analysait alors la chercheuse. Reste qu’il est difficile d’obtenir des données plus précises alors que les patients n’en parlent généralement pas à leur médecin, inconscients de leur état. On sait cependant que les hommes (11%) sont plus susceptibles de souffrir de sexsomnie que les femmes (4%). « Les recherches débutent à peine, il est donc encore très difficile d’interpréter ces résultats, notamment d’expliquer pourquoi les hommes semblent plus concernés que les femmes ou s’il existe des psychopathologies associées », explique au Figaro Madame le Dr Agnès Brion, psychiatre spécialiste des troubles du sommeil à la Pitié-Salpêtrière.