Après les révélations du «Washington Post» sur l’interception des données entre les data centers de l’entreprise…
Eric Schmidt, le président de Google s’était déjà dit «choqué». David Drummond, l’avocat en chef de l’entreprise, «scandalisé». Deux ingénieurs de l’entreprise ont une réaction plus colorée: «fuck you», NSA.
Les révélations du Washington Post sur la méthode trouvée par la NSA pour intercepter les données des utilisateurs de Google et Yahoo à la jonction entre leurs data centers et le réseau Internet ne sont pas complètement une surprise, mais elles passent mal.
Mike Hearn, un ingénieur de l’équipe «sécurité des comptes utilisateurs» chez Google adresse un «fuck you géant» à la NSA. Il rejoint son collègue Brandon Downey, qui écrivait la semaine dernière «fuck these guys». Les deux ingénieurs précisent qu’il s’agit de leur opinion personnelle, et pas celle de l’entreprise.
Trafic désormais crypté sur toute la ligne
«J’ai passé 10 années de ma vie à sécuriser les données des utilisateurs», écrit Downey. «J’ai vu des armées de machines attaquer Google par DOS (déni de service, ndr), des vers chercher des failles, des gangs criminels mettre au point des malwares, des gouvernements totalitaires s’en prendre à des dissidents. Mais même si je m’en doutais, ça me rend terriblement triste». Il conclut par une référence au Seigneur des anneaux: «C’est comme de rentrer à la maison après une guerre contre Sauron pour découvrir que la NSA est à l’orée de la Comté en train d’abattre les arbres.»
Mike Hearn, lui, précise «qu’en l’absence de lois efficaces, nous avons fait ce que tout bon ingénieur ferait: mis au point des logiciels plus sécurisés». Selon lui, le trafic entre deux centres données est désormais crypté pour compliquer la vie de la NSA. Il adresse enfin ses «remerciements» à Edward Snowden, l’ex-sous-traitant de la NSA à l’origine de toutes les révélations depuis cet été.