Un tribunal de Tokyo a ordonné à un hôpital de payer 38 millions de yens (281.000 euros) de dommages et intérêts à un sexagénaire tokyoïte reconnu victime d'un échange à la naissance qui lui a valu une vie de pauvre alors que sa famille d'origine était plutôt aisée.
La maternité où il a vu le jour l'a confié par erreur à une mère et un père qui n'étaient pas les siens. (Photo: Daniel Gélin et Catherine Hiegel dans "La vie est un long fleuve tranquille", 1988). © afp.
Un scénario digne de "La vie est un long fleuve tranquille". Né en 1953, l'homme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, n'a pas connu ses vrais parents, aujourd'hui décédés. La maternité où il a vu le jour l'a confié par erreur à une mère et un père qui n'étaient pas les siens. Devenu fils d'une famille avec laquelle il n'avait aucun lien génétique, il a perdu son père non biologique à l'âge de 2 ans et a dû étudier dans une école de nuit tout en travaillant en usine pour subvenir à ses besoins.
A l'inverse, celui qui, né à peu près au même moment, a involontairement pris sa place, a pu suivre un beau parcours scolaire jusqu'à l'université. Les trois jeunes frères de ce dernier ont cependant toujours douté de l'identité exacte de celui qui était censé être leur aîné, mais était si différent. Leurs soupçons ont été confirmés par des tests d'ADN en 2009. Ils ont ensuite vérifié les dossiers de la maternité et ont découvert l'identité de leur véritable plus grand frère en 2012. Les deux bébés étaient nés à 13 minutes d'écart.
L'une des explications à cette erreur réside dans le nombre très élevé de naissances dans cette période du début des années 1950 au Japon.