Les résultats des analyses du sang des patients, réalisés pendant 33 mois après la fin de leur traitement, le prouvent. Les médecins égyptiens disent en effet pouvoir traiter ainsi non seulement le SIDA, mais aussi l'hépatite C.
Le traitement complet prend environ six mois. Quant à l’élaboration de cette méthode de traitement, elle a pris 20 ans. Une partie des recherches a été menée en Russie, dans les laboratoires de Doubna, un technopôle dans la région de Moscou.
Le colonel des services médicaux Ahmed Amin, un des membres du groupe de recherche, a expliqué à La Voix de la Russie que les médecins étaient en train de transmettre ce procédé de traitement aux hôpitaux militaires. Ensuite, au fur et à mesure de la formation des médecins et du personnel médical, cette méthode de traitement pourrait être introduite dans les hôpitaux civils.
Le traitement résulte du savoir-faire d'une équipe médicale dirigée par le général du service médical des forces armées de l’Egypte Ibrahim Abdel Aty. La Voix de la Russie est le premier média étranger à pouvoir obtenir une interview du général Abdel Aty. Même si le projet n’est pas secret, le général n’a pas donné son accord pour se faire photographier pendant la rencontre, fournissant à La Voix de la Russie des photos de lui plus anciennes, prises à Doubna, où il effectuait des recherches.
« J'ai toujours aimé étudier et je continue à étudier toute ma vie », dit-il. « J’ai étudié la physiologie et l’anatomie à l’Université d'Alexandrie. Diplômé de l’université avec distinction, j'ai obtenu un poste en Arabie Saoudite, où j’ai travaillé au Laboratoire médical central et à la Banque de sang à Riyad. C’est en Arabie saoudite que je me suis passionné pour les tests en laboratoire. J'ai réussi à faire des percées dans ce domaine, et c’est grâce à mes résultats que j’ai reçu une bourse pour étudier en Master aux Etats-Unis. J’étais toutefois obligé de décliner cette proposition, car j’avais un petit enfant. Peu de temps après, j’ai eu la chance d’effectuer une mission certes différente, mais également à l’étranger, dans le cadre de ma thèse. J’ai été accepté en thèse à l’Université de technologie chimique Mendeleïev. J’en suis sorti titulaire d’un doctorat. Mes recherches ont pu avoir une suite pratique au Sri Lanka, où je me rendais une fois par semaine pendant trois mois pour travailler à l’université locale.
J’ai pu revenir en Russie par la suite et c’était déjà lié avec l’élaboration de ma méthode de traitement du SIDA. La Russie est un pays où la solidarité professionnelle et l’entraide sont de mise. Les chercheurs de Doubna m’ont aidé à réaliser toutes les expériences chimiques nécessaires pour mon projet. Nous avons réalisé ces expériences grâce à un matériel de pointe. Ces expériences très scrupuleuses ont permis de confirmer la non-toxicité des médicaments que j’utilise et leur utilité pour le traitement de l’homme. Cela nous a permis de comprendre que nous allons dans la bonne direction. Mais il a fallu encore quelques années de travail avant d’aboutir à un résultat. »
La Voix de la Russie : En juillet, votre méthode sera utilisée sur une base régulière dans les établissements médicaux d’Egypte. Avez-vous l'intention d’accepter des patients étrangers pour le traitement?
Ibrahim Adel Aty : « Je tiens à répéter que je suis très reconnaissant pour l'aide qui m'a été fournie en Russie. J’ai décidé d’inviter cinq patients de Russie que je traiterai personnellement et gratuitement. Je suis même prêt à leur fournir un logement pendant leur séjour dans notre pays.
Il va falloir élucider certains détails, mais le schéma pourrait être le suivant : les autorités russes de la santé pourraient choisir cinq patients atteints du virus VIH et en faire part par lettre officielle à l’Ambassade d’Egypte à Moscou. Nous sommes prêts à accueillir ces patients à tout moment sans attendre le début du traitement en juillet. Je n’ai qu’une seule condition : ces patients doivent faire des analyses de sang à leur retour et nous envoyer ces informations. Je peux moi-même garantir le traitement à ces patients.
Nous proposerons à d’autres citoyens russes un traitement à moitié prix, en fonction du prix qui sera fixé par l’Egypte pour traiter des citoyens étrangers. C’est un moyen pour nous d’exprimer nos sentiments amicaux envers la Russie et les Russes.
Je respecte profondément le peuple russe qui apporte une contribution considérable au développement de la science dans le monde. Et je suis très content que nos relations avec la Russie se renforcent. » N