CERVEAU ET NOTION DU TEMPS : DÉCOUVREZ POURQUOI LE TEMPS PASSE SI VITE QUAND ON S'AMUSE !
29 novembre 2016
Source : www.cultmax.comLe temps. Si la notion était déjà complexe pour Albert Einstein, elle l'est d'autant plus pour le cerveau de chacun d'entre nous. Celui-ci a en effet une notion très variable du temps qui s'écoule, et sa perception sera ainsi largement modifiée en fonction des circonstances dans lesquelles il en prend la mesure.
Tout d'abord, sachez que notre cerveau possède plusieurs mesures du temps : nous avons plusieurs horloges biologiques internes, de celle qui mesure le temps qui passe de notre naissance à notre mort, à celle qui détecte les fractions de seconde et qui nous permet de mesurer le moment où notre raquette de tennis doit toucher la balle pour la renvoyer d'un sévère coup droit. Notre horloge de tous les jours est une boucle partant du cortex préfrontal, vers les noyaux gris centraux, puis vers la substance noire(locus niger) avant de retourner vers le cortex préfrontal. Un message nerveux parcours ainsi ce chemin à la vitesse moyenne d'un mètre par seconde. Il faut donc environ un dixième de seconde pour que ce message fasse une fois la boucle.
Mais une caractéristique très intéressante nous en dit long sur notre perception du temps : la vitesse de l'impulsion nerveuse s'accélère lorsqu'il fait chaud.
En 1930, le physiologiste Hudson Hoagland remarque que son épouse, qui était fiévreuse, surestimait la durée du temps : elle pensait qu'il avait quitté la maison une heure, tandis qu'il n'était parti que 40 minutes. Il décida alors de mener l'expérience sur des cobayes à qui il posa des bobines chauffées autour du crâne et constata que leur horloge interne tournait 20% plus vite qu'elle ne le faisait dans des conditions normales. Le même phénomène se produit aussi sous l'effet de l'adrénaline, donc sous l'effet de l'excitation, ou encore du stress.
Ainsi, lorsque notre horloge accélère, notre perception du temps ralentit, et cela peut aller loin. Certaines victimes d'accidents racontent que, durant leur accident, tout semblait se produire au ralenti ; mais ce sont elles, en réalité, qui réfléchissaient à toute vitesse.
Un autre phénomène quotidien provoqué par notre rythme interne est intéressant à observer : les raccourcis inconnus sont plus longs que le trajet habituel. Lorsque notre conducteur nous dit « je connais un raccourci », vous vous crispez et ajoutez automatiquement deux heures à votre trajet, et pour vous, vous aurez raison : ce raccourci vous a bel et bien paru plus long. Et pourtant… vous vous méprenez.
Source : www.de-la-prairie.infoEn effet, lorsque l'on vous propose de prendre un raccourci que vous ne connaissez pas, vous ne voulez pas finir en Papouasie, et vous stressez (vous voyez où je veux en venir, n'est-ce pas ?). Mais le stress seul (qui accélère déjà votre horloge interne et ralentit donc votre notion du temps) ne suffit pas à donner le coup de grâce : vérifier que et vous demander si votre conducteur ne vous emmène pas au bout du monde vous demande de l'énergie et l'appréhension de ce nouveau trajet demande à vos neurones d'imprimer beaucoup de nouvelles informations. Or, nous l'avons vu précédemment avec l'exemple de la crème glacée : un souvenir met du temps à s'inscrire efficacement dans notre mémoire, il faut le répéter. Schématiquement, l'information d'un premier souvenir est lente à circuler à travers nos neurones.
La prochaine fois que vous prendrez ce raccourci, ça ira beaucoup mieux, vous serez moins angoissé(e), votre horloge tournera à un rythme normal, et vous retrouverez des points de repère qui permettront la fortification de votre souvenir et une plus rapide circulation du message nerveux à travers vos neurones. Il faudra donc l'emprunter plusieurs fois pour qu'un raccourci ressemble réellement à un raccourci.
Cela explique un phénomène largement similaire : le chemin du retour est toujours moins long que celui de l'aller : la première fois que vous empruntez un itinéraire, tout est nouveau et différent, tout vient remplir les cases vides de votre mémoire. Le cortex fourmille d'impressions nouvelles. Le chemin du retour sera moins chargé et plus facile, il vous semblera ainsi plus court.
Pour résumer, notre notion du temps dépend principalement du rythme de notre horloge interne et de la vitesse d'appréhension des messages nerveux par nos neurones. Vous comprenez maintenant pourquoi le temps passe si vite quand on s'amuse !
Je vous dis au mois prochain pour l'article de Noël (en ligne le 24 décembre 2016) !!!!
A bientôt
Hugo