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La base Elf de Douala en voie de disparition

News Actualité  Douala, Littoral, Cameroun
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Au grand désarroi des amoureux, des travailleurs et touristes qui viennent très souvent profiter d'un semblant air pur et frais qui souffle sur ce qui restait des berges du Wouri. 

La scène est désolante à l'entrée de la base Elf de Douala. Des engins qui déracinent les eucalyptus et d'autres arbustes qui ombrageaient le site. Des techniciens ont pris le soin de barrer avec des fils de fer, le chemin qui mène et l'autre moitié de cet espace, où des personnes viennent souvent se détendre en admirant les vaguelettes du fleuve Wouri. Ce mercredi 6 novembre 2013, quelques personnes sont présentes malgré les travaux qui s'y déroulent. Elles admirent la nature le cœur serré. La colère nouée à la gorge. Elles ont conscience que, «nous sommes en train de vivre les derniers jours de cet espace». George Malevet, cadre d'assurance et consultant maritime, vient se ressourcer systématiquement pendant les pauses de travail. Ce mercredi après-midi, il est encore là pour se relaxer, loin des bruits du centre d'Akwa, où il travaille. C'est un endroit qui lui tient cœur et qu'il quitte progressivement. Il a arrêté d'y aller faire du sport depuis que l'Usine de cimenterie du milliardaire Dangote est en construction. Et depuis quelques jours, il doit renoncer à ses pauses tranquilles: «je ne sais pas où aller puisqu'il n'y a plus de lieux de loisirs à Douala. Dans la rue, il y a du gaz carbonique qui se dégage des véhicules, ça bouillonne partout. Où aller?», s'interroge-t-il. 

Aloys Lontouo, photographe depuis 1998 à cet endroit, vit lui aussi l'agonie de la base Elf. Ses recettes ont chuté depuis que les loubards ont pris d'assaut ce lieu. Eloignant ainsi des touristes, artistes qui venaient y faire des tournages vidéo, des amoureux qui se baladaient dessus dessous ou des personnes qui avaient envie de communier avec la nature tout simplement. Délaissé, ce lieu ne connait plus d'entretien. Bien au contraire, avec l'installation des entreprises, des restaurants spontanés se sont implantés aussi. 

Selon des informations glanées sur le terrain, la base-Elf est aujourd'hui sacrifiée pour la construction du 2ème pont sur le Wouri et du quai car a-t-on appris, «bientôt, des bateaux vont accoster de ce côté-là». Les habitués de cet endroit disent ne pas être contre la réalisation de ces chantiers importants, mais souhaitent que les autorités de la ville, aménagent des espaces publics de divertissement pour les citoyens.

© Adeline TCHOUAKAK | Le Messager

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