La décision de recruter des soldats au niveau du Cep ne fait pas l'unanimité.
Une réunion s'est tenue vendredi dernier aux alentours de 13h au cabinet du Ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense. Cette assise avait été convoquée à l'instigation d'un officier supérieur de l'armée. Celui-ci a exigé que les commandants de secteurs militaires et les commandants de légions de gendarmerie des dix régions soient présents.
Au centre de cette rencontre, le déroulement des recrutements en cours dans les forces de défense. L'officier supérieur s'est offusqué de ce qu'il a été décidé le recrutement de 2000 soldats dans la garde présidentielle et au Bataillon d'intervention rapide sans qu'il soit consulté.
Il a argué que c'est à lui que revient la responsabilité de décrire l'état et les besoins de l'Armée camerounaise en effectifs, avant de les soumettre à l'appréciation des hommes politique. Or depuis l'année dernière, pour correspondre aux exigences de rajeunissement et de professionnalisation de la Réforme des Armées de 2001, les soldats sont recrutés au niveau du Bepc. Seulement, le recrutement annoncé dans l'émission «Honneur et fidélité», du samedi 18 janvier dernier appelle les candidats titulaires d'un Cep.
D'après un général de l'armée qui s'oppose à cette option, le recrutement a été ramené au niveau du Bepc, parce que la nature et les missions des armées ont évolué. Il faut désormais des militaires capables de faire certains calculs ou de connaitre un certain langage, notamment informatique pour manier et servir efficacement des rames pour la plupart numérisées. De plus, les soldats du Bir et de la Gp font partie du fichier solde des Forces armées camerounaises et sont payés à ce titre par le contribuable camerounais. «Que se passe-t-il quand ils dont reversés dans l'armée? Quel est leur profil de carrière par rapport à leurs camarades' qui ont été recrutés avec le Bepc?», interroge-t-on au niveau de l'état-major de l'armée, tout en regrettant d'avoir concédé au Bir et à la Gp d'ouvrir leurs propres centres d'instructions.
Des sources bien informées soutiennent en effet que la formation de ces forces de 4ème catégorie est plus longue (24 mois) que celle des forces de 2ème et 3ème catégorie qui constituent l'armée régulière (6 mois). Cette longue formation des Bir et Gp compenserait, selon ces sources, le fait de se faire recruter avec le Cep plutôt qu'avec le Bepc.
Au terme de la réunion de vendredi dernier, les officiers présents, qui sont principaux responsables des recrutements dans les régions, ont été instruits de faire en sorte que les résultats des recrutements de 4850 soldats dans les forces régulières soient connus avant ceux des recrutements des 2000 des Bir et Gp.