Le Programme spécial pour l'Emploi urbain a été mis sur les rails jeudi à Maroua.
Tels des ouvriers d'un chantier, une cinquantaine de jeunes des arrondissements de Maroua 1e, 2e et 3e étaient à pied d'œuvre jeudi pour les travaux d'assainissement du chef-lieu de l'Extrême-Nord. Casques sur la tête, ces jeunes gens habillés en uniforme constituent ainsi les pionniers du Programme Spécial pour l'Emploi urbain « USEP ». Ce nouveau programme a été lancé hier à Maroua au cours d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire (MINEPAT), Emmanuel Nganou Djoumessi, avec à ses côtés le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Zacharie Perevet et le ministre des Marchés publics, Abba Sadou.
Dans un contexte où la région de l'Extrême-Nord est exposée à la précarité et aux problèmes d'insécurité transfrontalière, l'avènement de l'USEP est perçu comme l'une des solutions efficaces à la problématique de l'emploi jeune. De l'avis du Minepat, « ce programme qui contribue à l'employabilité des jeunes est une réponse du gouvernement à l'exigence du chef de l'Etat dont le leitmotiv est l'insertion des jeunes dans les circuits de production ». Au plan national, l'USEP est déjà en cours d'exécution dans les communes de Bandjoun et de Bafia. Ce programme lutte contre le chômage des jeunes par la création des emplois de proximité à travers des activités à Haute intensité de main d'œuvre (HIMO), génératrices de revenus. Dans la région de l'Extrême-Nord, l'USEP qui vise la création de 2000 emplois dans une vingtaine de localités va couvrir dans sa phase-pilote 7 communes (Maroua1, 2 et 3, Kousseri, Mora, Mokolo et Mogodé). 382 emplois directs sont attendus au cours de cette phase-pilote avec 554 500 000 FCFA à injecter dans l'économie locale. La deuxième phase sera étendue aux communes de Kaélé, de Bogo et de Yagoua. Son public-cible est constitué des personnes sans emploi, mais résidant dans les communes concernées. Un accent particulier est mis sur les jeunes diplômés de 18 à 35 ans. Ils doivent présenter également les attitudes et les aptitudes physiques appropriées à exercer.
Pour Zacharie Perevet, les jeunes de la région de l'Extrême-Nord ont là « une occasion idoine de prendre leur destin en main pour devenir des acteurs-clé du développement de leurs contrées ». Emmanuel Nganou Djoumessi invite, quant à lui, les bénéficiaires « à faire preuve d'assiduité, de discipline et de sérieux dans l'accomplissement de leurs tâches ».
Ce programme financé par le Minepat sera conduit sur le terrain par le FNE. La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d'un cadre de collaboration entre le Minepat et le FNE. Les maires des Communes bénéficiaires sont venus parapher avec le DG du FNE, Camille Moute à Bidias, les protocoles d'accord pour l'exécution de ce programme.