A Bujumbura, l'ambassade américaine est confinée : 200 étudiants se sont introduits dans son enceinte pour y chercher refuge. Les étudiants campaient depuis fin avril devant l'ambassade dont ils demandaient la protection après avoir été chassés de leurs campus au début des manifestations contre le président Pierre Nkurunziza.
Jusqu'à ce jeudi 25 juin, il y avait aux abords de l'ambassade environ 200 étudiants de l'université du Burundi. Une université qui avait été fermée par les autorités le 30 avril alors que les étudiants étaient soupçonnés d'être parmi les manifestants contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Depuis, ces jeunes campaient sur un chantier à proximité de la représentation américaine à Bujumbura.
Ce jeudi, la police a tenté de les déloger. Elle est arrivée en force, a tenté de parlementer, mais ça n'a pas marché. Quand la police s'est approchée, les étudiants se sont rués sur le portail d'entrée qu'ils ont escaladé en quelques minutes. Certains sont passés par dessus, d'autres en dessous. Désormais, tous ces étudiants sont dans le parking, à l'intérieur de l'ambassade où les policiers ne peuvent plus les atteindre. « Lorsqu'ils ont vu les policiers, raconte un habitant du quartier qui a assisté à toute la scène, ils se sont jetés sur la clôture de l'ambassade des Etats-Unis, qu'ils ont escaladée, et d'autres sont passés sous le portail. Les policiers n'ont pas pu les suivre à l'intérieur, puis les policiers sont allés détruire leur campement de fortune et ont tout amené avec eux ».
Sur les toits de l'ambassade, des marines ont pris position. Et dehors, la police burundaise a vidé le camp de fortune érigé par les étudiants. Elle a embarqué dans un camion les matelas, valises et autres objets laissés sur place.