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Cameroun - Energie: AES plie bagages avec 210 milliards de FCFA

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La filiale camerounaise de l'entreprise américaine a finalement trouvé un accord avec le Fonds d'investissement britannique Actis... 

C'est désormais officiel! L'Américain Aes plie bagages du Cameroun. C'est en tout cas ce qui ressort d'un communiqué officiel publié hier 7 novembre 2013 depuis son siège d'Arlington aux Etats-Unis par Aes corporation. «Aes annonce avoir signé des accords pour la vente de ses parts dans ses filiales de production et de distribution d'électricité au Cameroun et Actis, un investisseur spécialisé dans les marchés émergents mondiaux, pour une valeur de 220 millions de dollars (environ 110 milliards de FCFA)». A travers cet accord, le géant américain se désengage donc complètement du Cameroun, puisqu'il vend ainsi la totalité de ses actifs détenus non seulement dans la Sonel (56%) mais aussi dans la centrale de Dibamba et dans la Kribi développement power (Kpdc). «Sur les 220 millions de dollars du produit de la vente de ses actions dans les familiales camerounaises, 180 millions (90 milliards de FCFA) seront payés et la clôture de la transaction et le solde non conditionnel de 40 millions de dollars soutenu par une lettre de crédit et payable après 24 mois». Ce retrait du Cameroun, apprend-on, rentre dans une stratégie de rationalisation de la présence de l'entreprise dans le monde, (25 pays). 

Le départ d'Aes du Cameroun était dans l'air depuis plusieurs mois. Dans son édition n°2733 du 26 mai au 1er juin, Jeune Afrique l'annonçait en exclusivité. C'est aujourd'hui confirmé par Aes corporation qui annonce aussi par ailleurs son désengagement en Inde et son investissement en Pologne dans l'éolienne. Globalement, l'Américain va se désengager dans 8 pays et dans 21 filiales à travers le monde. Comme l'annonçait effectivement le journal panafricain paraissant à Paris, c'est le Fonds d'investissement britannique Actis, qui figurait parmi les potentiels repreneurs cités par Jeune Afrique qui a finalement raflé la mise, préféré à Emerging capital partners (Ecp). Le choix d'Actis ne s'est pas fait au hasard. Certes, l'Etat camerounais a sans doute eu son mot à dire autant que la Banque mondiale, mais le Fondé d'investissement britannique semble avoir bénéficié d'un argument qui a pesé dans la balance (en dehors de l'aspect pécuniaire): il connaît le monde émergent auquel le Cameroun aspire. «Nous sommes convaincus qu'Actis, grâce à sa vision durable et à long terme, continuera à investir dans le développement des infrastructures électriques du Cameroun et à renforcer les capa¬cités des équipes de gestion locales afin de leur permettre d'améliorer les performances de leur entreprise», a indiqué Andés Gluski, Pdg d'Aes Corp. 

C'est en 2001 qu'Aes Corporation débarque au Cameroun à la faveur des privatisations des sociétés d'Etat, notamment la Sonel dont il acquiert les actions à concurrence de 56%. Douze ans après, quel bilan? Le groupe américain revendique la construction de la centrale à fuel lourd de Dibamba à Douala d'une capacité de 86 MW et la centrale à gaz de Kribi d'une capacité de 216 MW récemment mis en service pour un total de 302 MW aujourd'hui injectés dans la consommation. Les deux ouvrages servent en effet d'appoint dans la fourniture électrique des ménages et des industries camerounaises. Même si Aes affirme avoir «pratiquement doublé le nombre de ménages ayant accès à l'énergie électrique», il y a, depuis le début, comme un désamour entre l'entreprise américaine et les Camerounais. Qui lui reprochent entre autres, de leur avoir amené les «délestages (rationnement du courant électrique» jusque-là inconnus d'eux. L'un des ses premiers dirigeants, Mark Miller, avait d'ailleurs été rebaptisé «Dark» Miller par des usagers désabusés en référence aux multiples coupures d'électricité. 

Quoi qu'il en soit, au moment de partir, le groupe américain se montre plutôt satisfait: «Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli pendant les 12 années de présence d'Aes au Cameroun». Pour Andrew Vesey, Directeur des opérations et par ailleurs vice-président exécutif d'Aes, il s'agit là d'un exemple de partenariat public-privé réussi. Pas sûr que les Camerounais soient d'accord avec lui...

© Frédéric BOUNGOU | Le Messager

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