Arusha (Tanzanie) – Les chefs d’Etat des cinq pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) signeront le 30 novembre un protocole sur la création d’une union monétaire, premier palier vers la mise en place d’une monnaie unique à l’horizon 2026, a-t-on appris lundi. [Sur l'image : (Debout de g à d) Paul Kagame du Rwanda, Uhuru Kenyatta du Kenya, Pierre Nkurunziza du Burundi, Jakwaya Kikwete de la Tanzanie et (assis) Yoweri Museveni de l'Ouganda].
L’EAC qui regroupe le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, a déjà mis en place une union douanière en 2005 et lancé en juillet 2010 un marché commun dont la mise en œuvre effective reste lente.
“Le protocole sur l’union monétaire sera signé par les chefs d’Etat au prochain sommet, le 30 novembre” à Kampala, en Ouganda, a notamment précisé à la presse Enos Bukuko, secrétaire général adjoint de l’organisation, chargé de la Planification et des infrastructures.
“Mais cela ne veut pas dire que les cinq pays membres auront aussitôt une monnaie unique. La signature du 30 novembre sera une étape importante vers la monnaie unique”, a toutefois ajouté Bukuku selon qui les ressortissants ne devraient pas utiliser cette monnaie avant 10 ans.
Il a expliqué que le processus passera par plusieurs étapes, dont la création d’un Institut monétaire régional, la mise en place d’un bureau régional des statistiques et d’un mécanisme régional de surveillance de ‘’la discipline fiscale et financière ».
“Nous voulons une monnaie commune stable, forte. Il faut donc que cela prenne du temps”, a-t-il ajouté.
L’annonce de la signature du protocole sur l’union monétaire intervient alors que le bloc régional a traversé une crise majeure depuis le mois de juin, le Burundi et la Tanzanie accusant leurs partenaires de les tenir à l’écart de plusieurs rencontres de très haut niveau visant à promouvoir de vastes projets d’infrastructures communes.
Cette frustration s’exprime plus ouvertement en Tanzanie où certaines voix au sein de la classe politique appellent déjà leur gouvernement à claquer la porte.
Selon Bukuku, la question sera à l’ordre du jour de la conférence ministérielle qui se tiendra le 28 novembre. Les ministres feront des recommandations sur lesquelles se pencheront les chefs d’Etat, deux jours plus tard.
Initialement fondée en 1967 par le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, la Communauté avait été dissoute dix ans plus tard, en raison de profondes divergences entre les dirigeants des trois pays à l’époque. Elle a été relancée en 1999 et le Rwanda et le Burundi en sont membres depuis 2007.