Une pléthore de superlatifs. «Modèle d'audace, d'ingéniosité. Esprit extraordinaire, précurseur de la renaissance africaine, génie créateur, marque déposée du Cameroun, personnalité multidimensionnelle...» Les érudits et universitaires, qui se sont succédé mercredi à la tribune de l'amphi 700 de l'Université de Yaoundé I, sont unanimes.
Le Roi Njoya, si l'on en croit ces experts, était un avant-gardiste dans tout ce qu'il entreprenait. Il a beaucoup été question de son écriture lors de la cérémonie d'ouverture de l'événement, mais les étudiants et autres assistants ont découvert d'autres facettes créatives de ce personnage historique.
Avec pour thème, «La place du Roi Njoya dans l'historiographie africaine et l'impact de sa contribution dans l'évolution de la civilisation africaine», ce colloque présente le Roi Njoya comme un exemple à suivre.
Comme l'a rappelé le Pr. Jacques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur, qui présidait l'ouverture des travaux, le Roi Njoya était un visionnaire. «Il ne s'est pas contenté d'être un roi, il fut aussi philosophe, historien, cartographe, agronome, etc», a-t-il rappelé. Une pensée rejointe par Hamidou Komidor Njimoluh, vice-président du comité d'organisation et ambassadeur du Cameroun au Congo.
D'après lui, le Roi Njoya était à l'origine de l'émergence d'une classe de scribes, du développement de métiers divers, de réformes ayant révolutionné le système politique, l'agriculture, l'économie, l'art de vivre, ainsi que la transformation et l'urbanisation de la cité de Foumban. Selon le Pr. Maurice Aurélien Sosso, recteur de l'Université de Yaoundé I, le Roi Njoya a transformé la médecine et a réorganisé la pharmacopée pour améliorer la santé de son peuple.
Sa créativité est même reconnue à travers le continent et le monde, comme l'a attesté le ministre congolais de la Culture et des Arts de la République du Congo, présent à la cérémonie d'hier, comme plusieurs membres du gouvernement, le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, le lamido de Banyo et des historiens venus de nombreux pays étrangers. Présence saluée aussi de Zeinabou Selam Njoya, dernière fille du Roi Njoya, âgée de 85 ans. Pour honorer l'oeuvre du Roi Njoya, toujours célébrée 80 ans après sa mort, le Pr. Jacques Fame Ndongo a suggéré la création d'un cercle d'études et de recherche Njoya, à rattacher à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines de l'Université de Yaoundé I. Ce rendez-vous intellectuel se poursuit jusqu'à samedi, avec la visite du palais royal à Foumban en clôture.