Après d'importantes fuites de sujets, les autorités congolaises ont annoncé vendredi matin l'annulation du baccalauréat général. Une décision qui a provoqué la colère de nombreux jeunes, qui sont descendus dans les rues des grandes villes du pays et affrontent les forces de l'ordre.
Le baccalauréat général provoque des remous au Congo-Brazzaville. Après le début des premières épreuves, mardi dernier, d'importantes fuites de sujets ont été constatées un peu partout dans le pays. Plusieurs sujets d'examens étaient diffusés sur les réseaux sociaux, échangés par téléphones portables, voire vendus dans la rue.
Face à ce problème grandissant, Hellot Matson Mampuya, le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire, et de l'alphabétisation, est intervenu jeudi soir à la télévision nationale pour tenter de rassurer ses compatriotes et affirmer que la situation était sous contrôle.
Quelques heures à peine plus tard, brusque changement de communication ministérielle. Vendredi 5 juin, dans la matinée, le ministre a envoyé un bref communiqué aux différents médias pour annoncer l'annulation du baccalauréat général en cours. "Il a été constaté des irrégularités graves dans son déroulement, indique le texte. Pour des raisons de crédibilité de cet examen qui sanctionne la fin du cycle secondaire, le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire, et de l'alphabétisation a décidé de l'annulation de la présente session". D'après ce communiqué, un "calendrier sera publié en vue de l'organisation de la session de remplacement".
Affrontements avec les forces de l'ordre
Cette annonce a rapidement provoqué des violences entre jeunes et forces de l'ordre. À Brazzaville, Pointe-Noire, et les grandes villes du pays, des lycéens et étudiants sont descendus dans la rue vendredi matin, brûlant des pneus et des véhicules, poussant les policiers à faire usage de gaz lacrymogène et à mettre en place des barrages filtrants.
Ce incidents violents interviennent dans un contexte politique et pré-électoral tendu au Congo-Brazzaville. L'élection présidentielle est prévue en 2016, un scrutin auquel le président Denis Sassou-Nguesso est soupçonné par l'opposition de vouloir se présenter en modifiant l'actuelle Constitution.