De nombreux élèves admis dans les lycées et collèges l'ont été contre des pots de vin. Ici, la corruption fonctionne comme une filière organisée, où des dirigeants se servent des rabatteurs pour recruter.
Bernard, nom d'emprunt, est aujourd'hui élève au lycée de Nyalla à Douala. Le jeune apprenant ignore que Joseph, son père, a dû se faire aider par un rabatteur et payer gros pour lui trouver cette place. «Monsieur, votre enfant ne peut plus être admis dans un lycée car il a un âge avancé ; donc vous allez me donner au moins 200 000 F cfa », lui avait conseillé le rabatteur. Après de multiples supplications, le parent réussira à faire accepter 150 000 F cfa, environ quatre fois plus cher que les frais exigibles pour la scolarité dans ce lycée.
Un réel motif de réjouissance pour ce parent. « Si tu veux être sûr d'avoir une place dans un lycée à Douala, il faut toujours mouiller la barbe du proviseur, même si ton enfant est l'élève le plus brillant de la terre », fait-il remarquer. Une dame dont nous préférons taire le nom, soutient avoir déboursé 100 000 F cfa pour inscrire son enfant en classe de 6ème au lycée de Ndog-hem à Douala, où il n'avait pas eu le concours d'entrée.