Afin de résorber l'épineux problème de déficit en enseignants dans les écoles publiques, le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire, de l'alphabétisation, de la jeunesse et de l'éducation civique a organisé les 29 et 30 janvier, un séminaire de formation de 294 volontaires qui seront déployés dans les lycées du pays.
Ces jeunes gens dont 161 volontaires, sortis des écoles de formation et 133 vacataires évoluant sur le terrain, sont sélectionnés dans le cadre de l'opération « Eduquons les autres pour notre avenir à tous », destinée au recrutement d'environ 1000 diplômés cette année. Dans le cadre d'une mission d'intérêt général, ce projet se fera soit dans le cadre du service civique volontaire sur une durée de deux ans maximum, soit dans le cadre du volontariat professionnel sur une durée de six mois en moyenne. A travers ce séminaire, le ministère voudrait donner aux bénéficiaires des matériaux théoriques sur le volontariat, la pédagogie générale, la docimologie, la déontologie professionnelle, la fiche pédagogique et le maniement des programmes d'enseignement.
Selon le coordonnateur général du programme de volontariat, Jean Roger Mbouilou, le projet Corps des jeunes volontaires du Congo s'inscrit dans l'approche de la mobilité des jeunes. Le but étant de permettre à ces derniers de tirer profit de leur potentiel et d'acquérir une expérience professionnelle, gage de leur insertion sociale. En effet, d'après un rapport publié récemment par un bureau d'étude sur l'éducation et le marché du travail à Brazzaville et Pointe-Noire, 42% des jeunes congolais, sortis des écoles de formation, constituent le fort taux de chômage. « Nous avons choisi l'éducation parce que nous aimerons toucher par ce volet le maximum des jeunes diplômés, formés, très souvent en instance d'affectation mais dont les procédures administratives paraissent lourdes et les mettent en situation de chômage. Cette situation n'épargne pas les jeunes moins instruits », a-t-il expliqué.
Quant au choix du lycée, Jean Roger Mbouilou a indiqué qu'il s'agit de mesurer d'autres paramètres qui pourraient les échapper dans cette période d'essai avant d'étendre le projet au collège, primaire et à l'enseignement de base. Outre le volet enseignement, ce projet aussi a ciblé les domaines de la santé, du tourisme, de la culture, de l'éducation civique, de la justice et droits de l'Homme, de la formation professionnelle et qualifiante ainsi que de l'agriculture.
Lançant les travaux à l'ouverture, le ministre de l'Enseignement primaire et secondaire, de l'alphabétisation, de la jeunesse et de l'éducation civique a rappelé que la culture du volontariat qui apparait aux yeux de certaines personnes comme une innovation de son département, existe depuis longtemps. Anatole Collinet Makosso a fondé son argumentation sur quelques textes nationaux et internationaux ainsi que les lettres de mission 2013, 2014 et 2015 prescrites au ministère de la Jeunesse et de l'éducation civique par le président de la République. Selon lui, la mise en œuvre de l'opération « Eduquons les autres pour notre avenir à tous » est le résultat de la Convention de partenariat, signée le 9 décembre 2015, entre le gouvernement et le système des Nations-unies.
Une politique ambitieuse du gouvernement
« Il est question pour le gouvernement, en collaboration avec les agences du système des Nations-unies, au travers de ce dispositif, de ne s'arrêter qu'à résoudre la sempiternelle question du déficit en personnel enseignant, mais de jeter les bases d'un vrai service civique national et de créer un véritable corps de jeunes volontaires qui servira de vivier pour les différentes missions du volontariat », a-t-il précisé.
A travers le volontariat national, le gouvernement ambitionne de contribuer à l'épanouissement des jeunes par le développement de leurs compétences ainsi qu'à l'explosion de leurs talents ; développer la solidarité nationale et l'esprit patriotique par l'entraide, le don de soi pour la patrie. S'adressant aux jeunes retenus, Anatole Collinet Makosso s'est réjoui de ce qu'ils sont pour la plupart, issus des écoles de formation des enseignants et d'autres ayant côtoyé le secteur.
« Vous expérimentez cette politique ambitieuse du gouvernement par un secteur sensible : l'éducation. Vous n'avez pas à vous comporter sur le terrain, en Robinson Crusoé, ou en un Arias qui détient toute la connaissance ; vous devez vous comporter didactiquement en un enseignant qui aide l'apprenant à construire ses apprentissages », a conseillé le ministre, annonçant que la première vague a été baptisée Promotion Antoine Ndinga Oba.