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Recrutement - Absence de matricules et de prise en charge: Les 25 000 recrues à la Fonction publique broient du noir

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La satisfaction ressentie après avoir été retenu parmi les 25 000 recrutés en octobre 2011 à la Fonction publique, a cédé le pas à un profond désarroi. 

Désemparés, ils le sont à tel point que désormais, la vie pour eux ne vaut plus la peine d'être vécue. Il s'agit des Camerounais ayant été retenus lors du dernier recrutement des 25 000 à la Fonction publique. Certains à qui nous avons donné la parole lors de notre passage à Buea à l'occasion de la célébration des Cinquantenaires de l'indépendance et de la Réunification le 20 février 2014, avouent leur déception. 

«Certes, nous sommes en poste, mais jamais nous n'avons touché un sou depuis notre prise de fonction. Pas de salaires, pas d'épanouissement et beaucoup de regrets. C'est à croire que ledit recrutement qui a tant fait la fierté du Chef de l'Etat, n'était qu'un subterfuge de plus pour endormir les esprits des Camerounais», déplorent sous anonymat, les «désormais fonctionnaires de I 'Etat», en service à la Délégation régionale du tourisme du Sud-Ouest. Ces derniers broient du noir et peinent à nourrir leurs familles respectives. «Nous entendons des gens se vanter sur les plateaux de télévision que le recrutement des 25 000 est une prouesse du Président de la République. C'est de la pure démagogie. Savent-ils un seul instant comment sont traités lesdites recrues? Non, c'est du n'importe quoi». 

La misère de ces compatriotes est la même que certains de leurs compatriotes en service dans la capitale économique. De leurs déclarations, nous apprenons que près de deux ans après avoir été sélectionnés dans le cadre du recrutement spécial de 25 000 jeunes diplômés dans la Fonction publique camerounaise, ils sont nombreux, les présélectionnés qui ne sont toujours pas pris en charge. 

Pour cause de non disponibilité de matricules dont la publication a été par ailleurs suspendue». Que ce soit dans le Sud-Ouest ou encore dans le Littoral, les concernés accordent leurs violons. La plupart n'ont toujours pas de matricules. «Les choses semblaient se passer dans la clarté au regard de la publication des listes portant bel et bien les noms et les matricules des personnels pris en charge. Mais sans que l'on ne comprenne pourquoi, la publication a été interrompue». A côté de ceux qui ont dès le départ pris acte de leurs matricules, il existe une autre catégorie, dont la situation est des plus inquiétantes. «J'ai des amis qui n'ont malheureusement pas été au courant de leurs matricules, leur permettant une prise en charge financière par le ministère des Finances, au moment de l'interruption de la publication des listes. Contrairement à eux, j'avoue être mieux», témoigne un cadre à la délégation des Enseignements secondaires du Littoral. 

Difficile d'avoir de plus amples explications sur cette situation. Dans les différents services publics du Sud-Ouest et du Littoral, où votre reporter s'est rendu, les responsables des jeunes désemparés qui témoignent sont muets. Néanmoins, des indiscrétions glanées ci et là laisseraient entendre que la suspension brusque de la publication des listes des recrues et leurs matricules, serait un moyen de masquer les magouilles et tripatouillages des gens de mauvaise foi tapis dans l'ombre. 

«Sans doute, les acteurs voudraient en profiter pour remplacer certains noms par ceux des leurs. Laissez-moi indiquer que certains d'entre nous avons appris que nos dossiers étaient perdus. Par conséquent, des hauts-cadres leur ont suggérés de négocier en coulisse. Dans quel pays sommes-nous à la fin?», avouent les mécontents, qui espèrent très vite le retour à la normalisation.

© Linda Mbiapa | Aurore Plus

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