Les consommateurs de la téléphonie l'avaient soupçonné à l'avance, mais la nouvelle avait été annoncée en décembre 2013 par Jean Louis Beh Mengue, le directeur général de l'Agence de régulation des télécommunications.
Une information de première main qui avait placé le gap en mars 2014.
Plus que quelques jours donc et le Cameroun passera à la numérotation à neuf chiffres. Une révolution à mettre à l'actif de l'ART certes, mais qui est surtout due à la témérité du directeur général de la structure. Jean Louis Beh Mengue y a en effet cru, mais son principal challenge aura été de convaincre l'ensemble des consommateurs et des autres intervenants du secteur de la téléphonie mobile, non seulement sur la faisabilité mais également sur les retombées positives de la mutation. Régulateur, opérateurs et consommateurs ont en effet compris la nécessité de désengorger le dispositif technique des télécommunications mobiles. Et l'impératif tient de l'arrivée prochaine d'un troisième opérateur sur le secteur.
Jean Louis Beh Mengue et son agence ont ainsi su anticiper plutôt que d'attendre le chaos. Et c'est un exemple à suivre dans un Cameroun où l'inertie a fait son lit, au grand désespoir du Président de la République. Et c'est tout à l'honneur de cette structure dont la mission principale est d'assurer la régulation, le contrôle et le suivi des activités, des opérateurs et exploitants des réseaux et fournisseurs des services de communications électroniques. Le directeur général et son agence ont pris cette mission à cœur, au point de transformer en règle, le principe d'égalité de traitement des usagers dans toutes les entreprises. Il ne pouvait en être autrement, dès lors que l'agence de régulation n'est rien d'autre que le principal facilitateur entre tous les intervenants pour une meilleure garantie de la qualité et de la diversité du service.
Dans quelques jours, l'ART devra donc cueillir les fruits de sa témérité et de sa bravoure. Elle va ainsi se mettre à l'avant-garde d'une ambition nationale d'émergence qui, depuis quelques temps laisse plusieurs camerounais un peu sceptiques. Elle se transforme ainsi en locomotive de l'espoir pour un véritable arrimage du Cameroun, au train de la modernité. Elle est une leçon pour la meilleure façon de surmonter les écueils dans un environnement plus que conspirateur. Elle a su transformer l'impossible en possible. Et c'est tout à l’honneur du Cameroun.