Le Minesup n'a pas réussi à convaincre les enseignants de cette institution à revenir à de meilleurs sentiments alors qu'ils sont déterminés à aller jusqu'au bout face au manque de dialogue de leur recteur
«L'assemblée générale extraordinaire s'est dite satisfaite de la réussite de cette grève qui s'est déroulée sans incident et dans le stricte respect des consignes ; nous avons pu éviter les traquenards de l'administration qui, très souvent orchestre des incidents pour discréditer les mouvements de ce genre» ; le secrétaire général de de la coordination du Syndicat des Enseignants du Supérieur de l'Université de Buea Dr. Neba Fontem s'exprimait ainsi en marge de la réunion d'évaluation d'une semaine de grève qui a paralysé les activités académiques sur le campus de Molyko.
Un mouvement qui, selon les responsables locaux du SYNES faisait suite au mot d'ordre de grève lancé par le bureau national pour manifester contre le non paiement des 2e et 3e tranches des primes de recherches et de la modernisation, ceci contrairement aux engagements de Jacques Fame Ndongo. A Buea, la grève qui aura connu un succès de l'avis du SYNES a eu la particularité de voir se greffer à ce grief le raz-le-bol des enseignants qui tenaient ainsi à dénoncer la «gouvernance machiavélique du recteur Pauline Nalova Lyonga qui a lancé une chasse aux sorcière contre des enseignants qu'elle a livrés à la vindicte populaire à travers des campagnes médiatiques calomnieuses dans la seule optique de faiblir le SYNES, ainsi que son refus de dialoguer pour trouver des solutions durables aux problèmes internes à l'Université».
En effet, le Synes a constaté qu'après une semaine de suspension des activités académiques sur le campus, l'administration de l'Université de Buea n'a pas une seule fois sollicité l'attention des manifestants pour un dialogue. Des indiscrétions ont confié que c'est plutôt le directeur du dialogue et de la promotion de la solidarité Universitaire Professeur Yanou Michael qui a ouvert une porte de dialogue sur instruction de Jacques Fame Ndongo. Ainsi, par téléconférence, le médiateur du Minesup a tenté de ramener les enseignants grévistes à de meilleurs sentiments, les invitant à faire preuve de patience pour donner du temps au ministère pour résoudre leur problème.
Un discours qui n'a pas du tout retenu l'assentiment des enseignants, conduisant ainsi au fiasco de cette médiation. Et du coup, les grévistes se sont engagés à poursuivre leur grève dans la logique convenue par le bureau national. Ainsi, «si avant le 07 novembre toutes les tranches de nos primes ne sont pas entièrement payées, nous allons entreprendre cette fois là une grève à durée indéterminée», a indiqué Dr Fokam Eric Bertrand, 2e vice président du Synes de Buea qui a confirmé que le mot d'ordre pour cette première phase était ainsi levé.
Par ailleurs, les cadres du Synes ont confié, s'agissant de la convocation de leurs deux collègues à comparaitre devant le conseil de discipline constitué par le recteur pour le 30 octobre prochain que «les deux enseignants ne seront pas jugés par une commission universitaire qui est non seulement illégalement constituée, mais comprend des membres de l'administration qui sont trempés par le recteur». En attendant, les cours devraient reprendre sur le campus de Molyko ce jour, mais les regards du Synes restent tournés vers le ministre Jacques Fame Ndongo pour la mise sur pied d'une «commission de discipline crédible».