Parti à Sofia (Bulgarie) pour un an, Yves Cédric NTSAMA nous présente son expérience à l'Antenne de Sofia en Bulgarie en tant qu'assistant à la mise en place du projet BASAR.
Dans quel bureau régional de l'Agence universitaire de la Francophonie êtes-vous intégré et quel est votre rôle ?
Je suis affecté au Bureau Europe Centrale et Orientale de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) – Antenne de Sofia comme assistant à la mise en place du projet BASAR : Banque de Scenarii d'Apprentissage Hybrides Réutilisables et Interopérables.
Le projet BASAR a pour objectif général de former et d'assister les enseignants francophones des régions Europe Centrale et Orientale, Maghreb et Moyen Orient à la rédaction de leurs scenarii d'apprentissage hybrides.
Mon rôle dans ce projet est de :
- concevoir et développer un espace web multilingue accueillant une base de données permettant la mutualisation des scénarii conçus et réalisés par les enseignants des trois régions dans un format interopérable (IMS-LD, SCORM –SS, MLR ...). L'espace web est constitué de 3 plateformes : le site web institutionnel du projet, un réseau social et un Espace Numérique de Travail (ENT),
- le suivi administratif et financier du projet,
- l'appui logistique à l'organisation événements (formations, séminaires, réunions, ...). Une dizaine de formations doivent être organisées dans le cadre du projet,
- le déploiement d'un outil informatique de gestion de projet,
- l'administration de l'espace web du projet.
Pourquoi avez-vous décidé de postuler au programme de volontariat international de la francophonie ?
Pour deux raisons essentielles:
- après mes études au Cameroun, très entreprenant et très ambitieux, j'ai fondé une organisation spécialisée dans les technologies éducatives dénommée Fondation Ecolia (www.fondation-ecolia.org), nous mettons notre expertise au sein de cette fondation pour améliorer les systèmes éducatifs en Afrique à travers une intégrations efficace et efficiente des TIC dans l'éducation ; car nous avons la conviction que l'adaptation de nos systèmes éducatifs aux NTIC est un composant non exclusif pour l'émergence de notre continent. Mais en fin de compte j'avais comme un goût d'un ingrédient qui manquait pour me sentir suffisamment armé et être un véritable acteur de changement : cet ingrédient c'était de voyager, aller loin de mon pays pour découvrir ce que font d'autres jeunes comme moi pour faire bouger les choses autour d'eux, acquérir une grande aptitude à collaborer en milieu international dans un climat d'échange et de dialogue et surtout dans le respect de la diversité culturelle.
- la deuxième raison concerne le projet BASAR en lui-même : ce projet correspond très exactement aux actions que mène Fondation Ecolia au Cameroun et en Afrique, et donc être retenu pour ce projet me donnerais l'occasion de toucher du doigt les réalités et les exigences inhérentes à la mise en œuvre et à la réussite de tels projets au sein de notre organisation.
Vivre une expérience de mobilité internationale vous semble-t-il être une opportunité unique ? Pourquoi ?
Une opportunité unique ? Je ne pense pas qu'elle soit unique ! Mais par contre cette expérience nous donne des arguments de poids qui passent difficilement inaperçus sur nos CV. Après il en revient à chacun d'utiliser ces savoir-faire et savoir-être à bonne escient pour se faire une place parmi les élites de nos différents pays.
En quoi la notion de partage des savoirs, les valeurs de solidarité et d'engagement au sein de ce programme ressortent-elles ?
Personnellement, je pense que les jeunes aussi ambitieux que nous soyons ne doivent pas être motivés exclusivement par le gain de l'argent (ce qui n'est pas un mal en soit !). Je pense que l'une des qualités majeures pour garantir la réussite et l'accomplissement sur le plan professionnel est l'engagement, cet engagement est la valeur intrinsèque même du terme volontariat. Nous nous engageons dans ce programme de manière désintéressé pour donner un peu de son savoir, un peu de son être pour la réussite d'un projet, et personnellement en tant que acteur œuvrant dans le domaine de l'éducation, je suis très attaché à ces valeurs. Nous avons beaucoup de chance d'avoir l'existence d'organismes tels que l'AUF et l'OIF, qui donnent aux jeunes l'opportunité de faire valoir ce côté humain qui nous permet de rester équilibré sur le plan professionnel.
Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour postuler à ce programme ? Quels conseils prodigueriez-vous à un étudiant qui souhaite devenir volontaire international de la francophonie ?
Je dirais à tout jeune ceci :
- il faut être ambitieux,
- il faut rêver,
- il faut oser,
- et par-dessus tout !!! il faut être patient.
- Comme on dit chez moi au Cameroun ‘'C'est le travail qui paye !!!''.