Il est accusé de séquestration, viol et détournement d'une mineure de 15 ans.
Depuis quelques mois, le professeur d'anglais Robert Wangmene, en service au collège d'enseignement secondaire de Kismatari dans la Bénoué est englué dans une affaire compliquée. Il comparaît en justice depuis 2012 pour séquestration, viol et détournement d'une élève de 15 ans.
Les faits remontent à la mi-décembre 2011, à la veille du départ en congé du premier trimestre de l'année scolaire 2011/2012, quand Robert Wangmene était professeur vacataire au lycée de Rabingha. C'était la période de la remise des copies d'évaluation de la deuxième séquence aux élèves. Selon des témoins de l'affaire, Robert Wangmene aurait violé une jeune fille, élève en classe de 5ème, dans la chambre de Taowé, élève en classe de première dans le même établissement.
«C'est exactement après la grande pause. Nous avions cours de français avec Emmanuel Bechene. Il m'a désigné pour aller récupérer les copies d'évaluations qu'il avait oubliées dans la chambre de Taowé. Cette chambre est à quelques mètres de l'établissement. Nous passions tous par là pour aller à l'école. J'ai couru, mais arrivée à l'entrée de la chambre, j'ai rencontré mon professeur d'anglais, Wangmene Robert. Je lui ai dit que c'est le professeur de français qui m'a envoyé récupérer nos copies dans cette chambre. Il m'a demandé d'entrer et de fouiller sur la table. À peine je suis entrée, il est lui aussi entré et a refermé la porte sur moi. Il s'est jeté sur moi, m'a renversée sur le lit. Il a déchiré mon uniforme et m'a violée. Il m'a gardée dans la chambre pendant plus de trois heures.
Il m'a maintenue dans la chambre de 13 h à 16 h. En me libérant, il m'a intimé l'ordre de ne rien dire à personne, sinon je me verrai exclure du lycée. Étant quasiment nue je ne pouvais me rendre à la maison. Il me fallait trouver un habit pour me couvrir. C'est alors que je me suis confiée à ma camarade Gaidjanwa qui m'a prêté un pagne», relate la victime.
Quelques semaines plus tard, la mère de la jeune fille, qui n'avait rien appris de l'affaire découvre que sa jeune fille est enceinte. «Je faisais tout pour cacher la grossesse, car à chaque fois que nous nous rencontrons, il proférait des menaces. C'est au huitième mois que ma mère a constaté ma grossesse et a informé mon père qui résidait à Ngaoundéré», poursuit-elle.
Après une plainte déposée par le père de la victime le 7 août 2012, Robert Wangmene est interpellé et gardé à vue huit jours plus tard. A la grande colère du père, ce dernier apprendra que Robert Wangméne a bénéficié d'une liberté provisoire le 22 août 2012. «Vous ne pouvez comprendre la colère d'un parent face à ce genre de situation. Vous confiez votre progéniture à une institution dans l'optique qu'elle s'instruise et s'épanouisse intellectuellement. Ceux-là à qui vous la confiez la détournent et la gâtent. C'est une pilule très amère pour moi que je ne pense pas oublier de sitôt. Il a gâché la vie de mon enfant, il doit payer ça», raconte Lobdandi Théodore.
Rien ne peut calmer le père. Même pas le verdict de la justice. Le 29 mai 2013, Robert Wangméné est condamné à 1 an de prison avec sursis et à payer 1.700.000 FCFA de dommage et intérêt. «J’ai interjeté appel. Cette décision ne me satisfait pas» ajoute, furieux, Lobdandi Théodore.