Les pilotes de lignes inquiets, ne veulent plus attérir à Garoua surtout dans la nuit, tout simplement parce que tout y est ou presque dans un état de délabrement avancé.
L’aéroport international de Garoua a été inauguré en 1980. Plus d’une vingtaine d’années après sa mise en service, c’est logiquement que certains de ces ouvrages commencent à présenter les signes de vieillissement. C’est avec les yeux fermés et les doigts croisés que les pilotes de lignes ainsi que les passagers décollent et atterrissent dans cet aéroport car, «tout peut arriver à tout moment», indique un pilote d’Ethiopeans Airlines qui conduisait les pèlerins à Garoua.
Cette piste inquiète de plus en plus bon nombre de voyageurs. Certes, le trafic aérien est le moyen de transport le plus sécurisé comme le vantent de nombreux experts, il est également démontré que c’est le moyen de transport le plus dangereux. Une peccadille peut entraîner l’hécatombe. À Garoua, il y a lieu de s’inquiéter, au vu de ces fissures et au regard des nombreuses régions du monde que cet aéroport dessert.
Les fissures qui décorent désormais la piste ne sont pas les seuls problèmes que connaît cet aéroport international de Garoua, porte d’entrée et de sortie ou vitrine du Cameroun. L’aéroport est sevré d’eau depuis plusieurs mois. Les usagers doivent se débrouiller dans les broussailles pour se mettre à l’aise si jamais ils ne veulent pas être confrontés aux odeurs nauséabondes des toilettes situées dans le hall.
La salle des bagages est plus que la douche. L’aérogare vient de recevoir une toiture qui selon le ministre des transports Robert Nkili aurait coûté 3 milliards de frs mais, cette toiture coule déjà. Cette salle des bagages ressemble étrangement au fleuve Bénoué sur les bords duquel elle a été construite. Pendant une pluie, il faut être chaussé de bottes et parapluies. C’est une image triste et honteuse pour une ville comme Garoua qui accueille des milliers de touristes chaque année.