Mme Tchinkou Flore née Nkwekam était enseignante au Groupe scolaire privé laïc “Les pigeons” jusqu’au jeudi 9 Janvier dernier, date à laquelle elle a trouvé la mort, aux environs de 10 heures, dans une salle de classe, en présence des élèves. Selon une source interne, ce décès inattendu serait le fait de Catherine Njoya, la fondatrice, qui ne paye ses enseignants que lorsque cela lui chante.
LES FAITS
«Tout a commencé au mois de décembre 2013. Normalement, nous devrions recevoir nos salaires avant le départ en congé. Elle (fondatrice Ndlr) est venue nous rencontrer le 18 du même mois, pour nous dire de passer le 23, entre 13 et 15 heures. Parce qu’elle n’avait pas encore pris de l’argent à la banque. Elle ne devait l’avoir que le 23 décembre, au matin. Nous sommes passés, comme prévu, le lundi et elle nous a dit que la banque n’a rien donné.
Nous devrions ainsi attendre le 6 Janvier 2014, le premier jour de la rentrée, pour avoir notre argent. Nous sommes donc revenus des congés, avec espoir et confiance, avec les dettes pour les fêtes de Noël et de bonne année. Nous l’avons rencontré mais elle nous a déclaré qu’elle n’a pas d’argent et qu’on aille se .faire foutre. Le jeudi donc, nous nous sommes décidés d’aller la voir afin qu’elle puisse nous payer nos salaires. Flore conduisait la file. Une fois dans son bureau, elle nous a encore répudiés, tout en nous insultant. Elle a lancé sa main et a giflé Flore, qui s’est mise à pleurer, avant de se ressaisir.
Nous l’avons conduit en salle. De retour de son bureau, nous avons entendu les élèves crier, en disant la maîtresse est tombée. Nous sommes malheureusement arrivées trop tard, pour la sauver. Elle est morte sur le coup. Franchement, il faudrait que les autorités fassent quelque chose pour nous. Nous avons des salaires de 25000 et 35000 par mois. Et même, ces minables sommes ne nous sont pas payées entièrement et à temps. A la fin du mois, c’est 15.000, 20.000 FCFA qu’on nous donne comme avance».
Une secrétaire, qui a requis l’anonymat, nous a également confié que cet établissement scolaire est réputé pour le décès de ses cadres. En effet, Il y a quatre ans, (2010-2011: Ndlr), c’est le vice principal de la section secondaire qui décédait au Centre des handicapés, Emile Leger à Etoug-Ebé. L’année scolaire 2012-2013 verra le décès des suites d’empoisonnement du sur¬veillant général toujours de la section Secondaire. Cette Année, autour de l’école primaire.
Soucieux d’en savoir plus, “Le Soir” s’est rapproché de la famille de la défunte, afin de s’enquérir de la santé de Flore, mieux, si elle souffrait auparavant d’une quelconque maladie. Emmanuel Tchinkou, son époux et enseignant, lui aussi, tout abattu, nous a répondu en ces termes: «Vraiment, je ne sais que vous dire. Mon épouse est sortie ce matin-là, comme d’habitude, saine et sauve. Elle n’était pas malade et d’ailleurs, ne souffrait d’aucune maladie. J’apprends seulement qu’elle a été giflée par son employeur et que des suites de cette gifle, elle a perdu la vie. Le jeudi, où elle rendait l’âme, je me trouvais en plein cours, quand on m’a appelé pour m’apprendre que mon épouse est décédée».
La jeune Tchinkou Flore laisse derrière elle, un époux éploré et cinq enfants. Elle sera inhumée ce week-end au village Batchingou à l’ouest Cameroun.