Le gendarme-major à la retraite Bouba Patchouki, a porté l'affaire devant les tribunaux.
Cela fait cinq ans que ça dure. Cinq ans que le pasteur Douram Jean, de l'Eglise Fraternelle Luthérienne Paroisse de Yagoua, entretient des relations intimes avec la femme d'un gendarme retraité. L'homme d'église qui exerce depuis dix ans comme pasteur n'a pas pu se retenir devant les avances de la femme du gendarme. Pour se rapprocher davantage de sa dulcinée, "Pasto", comme l'appellent affectueusement les fidèles de la Paroisse francophone de Tikoro I, a même désigné cette femme comme chef de la section animation de cette paroisse.
«Je n'étais au courant de rien. C'est la femme du pasteur qui s'est plainte au Tribunal Coutumier de notre lamidat et quelques jours après, un ancien chauffeur des PTT m'a rendu compte de ce qui se passait autour de moi. J’ai alors compris pourquoi les dépenses causées par ma femme étaient exorbitantes», explique le gendarme-major Bouba Patchouki.
«J'ai, avant mon départ en détachement a Guiré puis à Blangoua, laissé cinquante moutons, cinquante chèvres, quarante-huit porcs, trente oies sauvages. Il n'y a plus rien en ce moment à la maison. Je lui ai laissé douze chiques de cent cinquante-six mille Francs chacun. Tous ont été touchés sans que le moindre sou me soit remis», poursuit le retraité qui accuse son épouse de l'avoir déplumé. Le gendarme-major a lui aussi déposé une plainte contre l'homme d'église devant le tribunal coutumier de la ville de Yagoua. Avant de trancher l'affaire, le lamido Litassou Makaïni a brandi la Bible au pasteur, lui demandant de lui pointer du doigt un seul passage où le Seigneur autorise l'adultère.
Après le tribunal coutumier, j'étais obligé d'emmener ma femme chez ses parents pour qu'elle essaie d'oublier le pasteur, mais ce dernier a mis un ancien d'église en mission à Lara pour ramener cette femme à Yagoua. J'ai fait six mois sans savoir qu'elle vivait dans la même ville que moi, alors qu'elle était supposée être chez ses parents», explique Bouba Patchouki.
«Moi je suis un ancien gendarme, mon document de travail c'est le code pénal. Le Pasteur, c'est la Bible, mais que ce soit la Bible ou le Code Pénal, l'adultère est proscrit par l'un ou l'autre des deux livres. J'ai même voulu l'abattre, mais j'ai pensé à mes enfants. Comme il est un homme de Dieu, je le laisse avec le Seigneur mais il faut que tout cela soit connu du grand public. Toutes les dépenses occasionnées par ma femme, près de (cinq millions cinq cent mille francs".) sont maintenant justifiées», fulmine le retraité.
Le pasteur Douram Jean nie en bloc tous les faits qui lui sont reprochés. «Ce gendarme retraité est un détraqué. Depuis qu'il est à la retraite, il n'a plus toutes ses facultés mentales. Un grand homme ne devrait pas réfléchir comme lui. De toute façon, j'ai la conscience tranquille parce que je réfute tout ce qu'il me reproche», affirme l'homme d'église.