Il a fallu l’intervention musclée de la police pour disperser la foule immense qui avait assailli un hôtel de Molyko ayant appris qu’un homme y séjournant se serait transformé en Python pour avaler sa compagne.
Une fois encore, la zone estudiantine de Molyko à Buea a connu la traditionnelle course poursuite entre population et police. Cette fois-ci, l’Université n’était pas au centre de la confusion, mais une histoire mythique lâchée comme une bombe, et qui s’est vite répandue dans la ville, telle une drainée de poudre. Tout est partie, selon des sources concordantes, d’une rumeur selon laquelle un homme se serait transformé en serpent, et plus précisément en Python communément appelé «Mboma», et aurait avalé sa compagne avec qui il a passé du temps dans une chambre d’hôtel situé à l’entrée de la ville de Buea, non loin de l’Université.
Très sensationnelle, la nouvelle va très rapidement se rependre dans les quartiers et recoins de la ville ; le téléphone arabe va une fois encore faire preuve de son efficacité, et en peu de temps, l’hôtel Eta Palace cité au centre de la rumeur s’est vu assailli pas une foule d’hommes, de femmes et d’enfants en furie. Très vite, la foule va grandir, et sera estimée à plus de 5.000 personnes, tous réclamant de rentrer dans l’hôtel pour sortir «le serpent Mboma» que l’on dit avoir avalé une fille.
Sur le tas, les spéculations vont bon train. On apprendra, sans certitude aucune, qu’il s’agirait d’un haut gradé de la police camerounaise qui se serait rendu dans cet établissement hôtelier en compagnie d’une demoiselle pour y passer un peu de temps ; et se faisant, l’homme ce serait transformé en «Mboma», et a commencé a avaler la fille dont les cris de détresse ont alerté des employés de l’hôtel qui ont répercuté l’alerte. Au finnish, on frôlera de peu l’émeute avec cette foule qui réclamera a tue tête des explications des responsables de l’hôtel. Cependant, les versions de l’affaire vont se multiplier, divergentes parfois.
Un monsieur se déclarant pasteur confiera qu’il s’est rendu dans l’hôtel en compagnie de certains journalistes où ils ont pu visiter quelques chambres qui leur ont été ouvertes ; mais, leur requête de visiter toutes les chambres sera rejetée, les responsables ayant fait valoir que cela n’était pas possible parce que des chambres étaient occupées par des expatriés. Il dira qu’un policier commis ici pour l’ouverture des enquêtes leur a confié qu’il ne s’était rien passé…
Face à la furie de la population qui menaçait de s’attaquer aux installations de l’hôtel, la police finira donc par faire recours du gaz lacrymogène, et tirant des balles en l’air. Une situation qui ne se passera pas sans confrontation avec la foule en colère.
Réagissant sur les antennes locales de la radio nationale, le directeur de cet hôtel va réfuter en bloc cette rumeur qu’il qualifiera de non fondée, expliquant qu’il s’agit simplement d’une campagne calomnieuse de dénigrement orchestrée selon lui par ses concurrents qui redoutent la montée en puissance de son établissement hôtelier. «Ils l’ont fait pour ternir l’image de notre hôtel», confiera-t-il.