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Olivier MADIBA, l'inventeur d'Aurion le 1er jeu vidéo camerounais

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Un jeu vidéo à la dimension planétaire créé par un camerounais. L’Afrique marque un pas décisif vers le développement et le Cameroun sur la route de l’émergence. M. Guillaume Olivier MADIBA est un jeune camerounais âgé de 28 ans et titulaire d’une licence en informatique. Inventeur d’un nouveau jeu vidéo fondée sur la culture africaine, appelé kiro’o et bientôt sur le marché. Il nous parle de lui et de son invention.


M. MADIBA, parlez- nous davantage de vous (vos origines et votre situation matrimoniale) 

Je suis Né le 10 Octobre 1985 à Douala, je fais mes études primaires à Yaoundé au Centre éducatif d’Ekoudou Bastos et mon secondaire à Douala où j’obtiens un baccalauréat C au lycée Joss de Douala. Ensuite je suis revenu à Yaoundé pour mon université en 2002 ou j’ai obtenu ma licence. Je ne suis pas marié à ce jour, mais en relation que j’espère concrétiser bientôt.

Quel est le nom de votre entreprise et le poste que vous y occupez ?

Je suis le co-fondateur du Groupe MADIA créé en 2007. J’ai fondé MADIA avec mon camarade de fac NGUIEBOURI MAMIA Patrick, MATIKE Jacques, et AMOUGOU Roger.
MAMIA Patrick et moi sommes les créateurs principaux, et « MADIA » vient d’un jeu de mot entre nos 2 noms.

Notre but est de rassembler des camerounais dynamiques de tous les horizons et notamment jeunes pour créer une société phare dans les services de « l’informatique utile » et qui véhicule des valeurs de rendement et de méritocratie comme cité dans notre devise nationale : Paix-Travail- Patrie

MADIA est un Groupe parce que à ce jour nous sommes une association (géré par MAMIA Patrick) et une SARL (dont je suis le Directeur Général) et nous créons le 3ième élément de ce groupe en ce moment : le studio Kiro’o Games.

D’où vous est venue l’idée de créer ce jeu vidéo ?

L’idée de créer un jeu est en fait en moi depuis que j’ai 14 ans. J’étais fan de jeux à ma plus tendre enfance, mais c’est quand j’ai croisé le jeu « Final Fantasy 7 » sur PlayStation que je me suis dit que je veux faire vivre ça à d’autres personnes.

Je suis devenu informaticien en rêvant un jour naïvement d’y arriver. Je me suis lancé en amateur dès 2003 où j’ai pu commencer mon projet « AURION » et où déjà je me suis fait un nom comme un des meilleurs jeux débutants de la communauté où j’étais. Ça m’a encouragé à persévérer sur cette voie. Mais la réalité de la vie et la difficulté de la vie d’étudiant en ont fait un « hobbies » de week-end. Finalement c’est dès 2007 que j’ai observé que les jeux s’épuisaient en terme de qualité de profondeur, et que je pouvais exploiter une ouverture sur notre potentiel.

C’est de là que je m’y suis remis sans relâche pour m’auto-former au Game design professionnel et à la gestion de projet pour être prêt comme je le suis maintenant.

Il faut comprendre que j’ai fait dès lors une veille pour me rendre compte que nous sommes « viables » quand on fait les calculs, nous coûtons moins cher en investissement et nous pouvons faire de bons jeux qui garantissent une satisfaction du public et aussi la satisfaction des investisseurs.

Toutefois je profite pour lever une équivoque, le jeu ne s’appelle pas « KIRO’O » mais « AURION » (rires…), je sais que les fans vont beaucoup confondre au début. KRO’O c’est un concept « mère » au jeu.


Pourquoi avez-vous choisi de fonder ce jeu vidéo sur la culture africaine ?

Nous avons observé que les sources d’inspiration actuelles sont saturées. Même si les mythologies occidentale et japonaise sont belles et profondes, elles sont surexploitées depuis 20 ans. Par contre ceux qui exploitent l’Afrique avec succès sont rares.

Ce n’est pas parce que la culture africaine n’est pas riche, c’est juste que la « méthode » de mise en scène n’est pas souvent « exportable ». C’est ce défi que nous avons voulu relever en créant le KIRO’O TALES qui est un genre complet tout comme la science fiction / médiéval qui sont des genres. Le but du Kiro’o Tales est de donner une méthodologie de création de mondes « fantastiques » inspiré de l’Afrique (comme vous voyez dans les armes et look de nos personnages)

Vous dites avoir bénéficié du soutien technique du ministère des arts et de la culture. Est-ce le seul soutien dont vous aviez besoin ?

Ouh là, si c’est le besoin on avait évidemment besoin de plus. Est ce que un camerounais refuse le bonus ? (rires). Mais sérieusement, le Ministère des Arts et de la Culture nous a apporté un soutien énorme en nous encadrant techniquement pour que nos deux conférences soient des succès. Pour nous ce signe fort de notre Gouvernement suffit à combler tout autre manque, car il nous a motivés dans la valeur symbolique de notre action pour notre pays.

Sinon quels en sont les autres et comment comptez-vous les obtenir ?

Nous avions besoin que des personnes expérimentés en termes de projet et de communication valident notre stratégie. Nous avons aussi eu besoin de faire valider notre veille sectorielle par un expert du monde de jeux vidéo. Le dernier besoin c’est évidemment le financement du projet que nous essayons de rassembler au plus tôt.

Nous avons pour tout ça le soutien de nombreux jeunes dynamiques et aînés dans chaque secteur, tel que Professeur NJOH MOUELLE Ebenezer (philosophe et homme politique), KWEMAIN Roland (Chairman Go Ahead Africa), NKOUAMOU Robert (Directeur Général de Colorix) et IYODI Samuel Hiram, (Président National de Synergie de la Jeunesse Camerounaise) qui sont de véritables partenaires parmi beaucoup d’autres qui nous ont conseillé dans les différents besoins, et continuent de le faire.

Un autre gros besoin fondamental est que nous devons être capables d’avoir accès à l’information sur les vastes champs de cultures de notre continent. Le Ministère des Arts et de la Culture, ainsi qu’un partenaire phare comme AMMAWOULI, nous apportent le soutien technique pour nos recherches.

Pour le besoin de financement en particulier, nous organisons la vente des actions du studio, en démontrant que les parts offrent des marges bénéficiaires de plus de 100% sur un investissement à court terme et de façon presque sûre. Les investisseurs sont nombreux et intéressés, évidemment ils sont un peu frileux, mais les premiers à concrétiser seront les mieux servis par le potentiel du projet.

En quoi est-ce que ce jeu vidéo peut contribuer au développement de notre pays ?

Nous pensons que l’Afrique vit son ascension, comme tous les observateurs internationaux le confirment depuis quelques mois. Mais pour que cette ascension soit durable il est capital que les progrès matériels que nous allons réaliser (industrie, etc.) il faut que le progrès intérieur suive dans la génération qui est en train de devenir active et sur celle qui est encore «  en terre » dans nos écoles et lycées.

Les jeunes ne lisant pas, il est intéressant de remarquer qu’ils jouent tous. Ce serait donc intéressant de créer pour eux à travers nos jeux, un vecteur de bonnes valeurs qui va leur apprendre les notions de courage, d’honnêteté, et  surtout des valeurs typiquement africaines comme la gestion de la famille nombreuse et autres. Le jeu vidéo va donc avoir cet énorme impact social et culturel pour notre développement.

De plus il représente un secteur d’activité à investissement léger (pas d’usine à créer, pas de matière première) et qui peux nous permettre de faire gagner des devises internationales uniquement sur la base du génie de nos jeunes et la richesse de notre culture.

A quand la disponibilité de ce jeu vidéo sur le marché et combien coûtera t-il ?

Notre premier jeu, si nous levons les fonds à temps, sortira en mi 2014, et il sera disponible en téléchargement payant pour PC et Xbox360. Nous nous arrangerons pour qu’il puisse tourner sur la plupart des Ordinateurs des foyers du pays et du continent.

Nous ferons aussi de notre mieux pour organiser un circuit de distribution sur DVD au Cameroun et en Afrique et le Jeu devra être à un prix facile. Notamment un prix entre 4 500 FCFA et maximum 7 000 FCFA est souhaité selon les charges de distribution à amortir.

Je précise que ça revient moins cher que les jeux étrangers piratés que les jeunes camerounais achètent à environ 10 000 ou 15 000 FCFA aujourd’hui.

N’avez-vous pas peur de la piraterie ? Quelles mesures avez-vous pris pour sécuriser votre œuvre ?

C’est un fléau inévitable, mais notre veille a aussi montré que la piraterie peut servir de « publicité » à un jeu. Les pirates ne s’intéressent qu’aux bons jeux. Donc même si nous prenons toutes les mesures pour éviter cela, nous pouvons ne pas trop le subir car nous serons rentrés dans nos frais même avec de petites ventes.

Un message à l’endroit de la jeunesse et votre mot de fin

Pour finir je remercie déjà votre journal pour nous avoir accordé de l’intérêt. Et je demanderais humblement à tous mes amis jeunes camerounais et Africains de continuer à croire en eux, et surtout d’agir pour le plus grand bien de l’humanité dans leurs projets. Nous avons un leitmotiv à MADIA : « Le réalisme c’est trouver un moyen rationnel d’atteindre un but magnifique ». Je prendrais aussi pour paroles inspirantes les mots de S.E Mr Paul Biya le Président de la République du Cameroun, qui nous a recommandé d’Oser malgré toutes les difficultés. Car au final c’est ça être Camerounais : avancer là où personne ne vous attend et contribuer à la fierté d’une nation, d’un continent. Nous ferons de notre mieux pour évoluer dans cette aventure, et nous ne remercierons jamais assez le Ministère des Arts et de la Culture pour son dynamisme à nos côtés. Le projet étant pluri dimensionnel (culturel, informatique, etc.), nous espérons que d’autres soutiens se sentiront en synergie avec nous et nous appuieront. Merci.

SupMagazine vous remercie…

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