Au Burundi, les résidences universitaires de la capitale ont bel et bien fermé. Une décision annoncée mercredi soir par ordonnance du ministre de l'Enseignement supérieur officiellement pour raison de sécurité. Il y a des manifestations autour des universités. Les étudiants ont donc dû vider les lieux dès 7h du matin jeudi en prenant toutes leurs affaires. Mais pour beaucoup, difficile de quitter la capitale par manque de moyens ou par peur dans leurs provinces d'origine de représailles de la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure. Du coup, quelque 500 ont décidé de trouver refuge devant l'ambassade des Etats-Unis.
Des centaines d'étudiants se retrouvent à la rue du jour au lendemain. Ils ont eu quelques heures à peine pour boucler leurs valises, mais beaucoup n'ont pas de solution pour rentrer chez eux. « Il est trop difficile de partir. Je crois que la plupart d'entre nous n'a pas de moyens de déplacement », explique l'un d'eux.
Le prix des billets pour aller en province a explosé puisque les habitants de Bujumbura continuent de fuir. D'autres voient dans cette mesure une punition : « Il serait temps que l'Etat respecte nos droits et surtout le droit d'étudier parce que nous sommes les enfants du pays », s'indigne un étudiant. « Soi-disant nous sommes parmi les gens qui vont dans les quartiers pour faire les manifestations. Même si nous le réfutons, c'est notre droit », souligne un autre.
Ils sont quelques 500 à s'être retrouvés devant l'ambassade des Etats-Unis pour réclamer la sécurité. « A l'intérieur du pays, il y a les Imbonerakure qui sillonnent nos collines natales, indique cet étudiant. Ils nous soupçonnent d'être des gens qui planifient la révolution, les manifestations. Ce n'est pas vrai parce que les acteurs sont déjà connus. Mais quand même nous sommes des Burundais. Moi, s'il faut que je le dise, je suis tellement contre ce troisième mandat. »
Ces étudiants avaient promis d'y passer la nuit, et bien d'autres le temps qu'on leur garantisse leur sécurité.