Le deuxième Congrès africain organisé la semaine dernière à Yaoundé, a mis l’accent sur l’accès au traitement.
Plus de 900 professionnels de santé: médecins, universitaires et personnels paramédicaux, venus de 42 pays du monde, ont participé la semaine dernière au palais des Congrès de Yaoundé, au deuxième Congrès africain sur le diabète. Assises organisées avec l’appui des ministères de la Santé publique (Minsanté) et de l’Enseignement supérieur.
Et pourquoi le Cameroun pour de telles assises?
«Notre pays, indique une source proche du Minsanté, n’est pas épargné par cette maladie. 2 à 3% de personnes en souffrent, dans les zones rurales et ils dépassent les 6 à 8% en milieux urbains, soit plus de 900.000 cas recensés. En Afrique, ils sont 15 millions et ce nombre pourrait doubler en 2015, si rien n’est fait». Les participants au deuxième Congrès africain sur le diabète ont, au-delà de l’aspect recherché, planché sur le problème de la prise en charge des diabétiques.
Et pour cause! En Afrique comme ailleurs, explique le Pr. Eugène Sobngwi, président du Conseil scientifique de ce congrès, seuls 20 à 25% de personnes ayant le diabète le savent, alors que 75 à 80% trimbalent la maladie dans l’ignorance, faute de diagnostic et de dépistage précoce. Et parmi les «informés», il n’y a que 30% qui sont convenablement pris en charge et ont un équilibre satisfaisant.
Le premier enjeu donc, d’après le président du Conseil scientifique, est l’identification des personnes atteintes de diabète à travers des dépistages précoces. Vient ensuite la mise en place d’un cadre de prise en charge adéquat, disponible et effectif pour tous les patients dans tous les pays d’Afrique. D’où l’importance de telles assises au terme desquelles le Pr Eugène Sobngwi assure qu’ «il y a un plus grand nombre de professionnels qui en savent plus et qui vont mettre leurs savoirs en pratique dans leurs pays respectifs. Sur un autre plan, une collaboration efficace a été mise en place entre les différents praticiens». Les prochaines assises ont lieu dans deux ans.